Du 23 au 24 février 2019.

Les concerts de musiques de film font de plus en plus d’apparitions dans les grandes salles de spectacles et ont de plus en plus de succès. Radio France se devait d’en programmer. Après un week-end avec Bertrand Tavernier et la musique française et avant un week-end Stanley Kubrick (du 16 au 17 mars 2019), ce sont des compositions de Nino Rota qui ont été interprétées avec plus ou moins de bonheur au 104 et à l’auditorium. Les variations sur les plus célèbres musiques composées par Rota (« Le Parrain », « La Strada », « Casanova », « Amarcord », « 8 ½ », « La Dolce Vita », …) se sont succédées, interprétées soit par un quintette, soit par le National, soit par des artistes de classique, de jazz ou de la variété.

Le quintette de Solrey (madame Alexandre Desplat) est constitué par des musiciens d’orchestres parisiens. Solrey maintenant « dirige » et a laissé sa place à Bertrand Cervera impressionnant violoniste (premier violon au National). Les cinq instrumentistes de ce quintet sont tous excellents et c’est avec une vraie jouissance qu’ils jouaient la musique de Rota, pas seulement celle écrite pour Fellini mais des extraits de – « Rocco et ses Frères » - « Roméo et Juliette » - « Plein Soleil » - et aussi le très charmant « Concerto pour cordes ». Ce qui est important avec ces musiques, très connus, ce sont les arrangements et Alexandre Desplat en a écrit de magnifiques pour cette formation. Le quintet était au meilleur de sa forme avec des moments très forts avec le violoncelle de Raphaël Perraud (d’où vient cette excellence des violoncellistes français ?). L’Orchestre National de France avec des arrangements dû à Bruno Moretti (ex assistant de Nino Rota) et sous la direction de Giuseppe Grazioli a enthousiasmé le public. Après une suite jazzy sur les thèmes d’ « Amarcord » interprétés par les vents de l’orchestre, il y avait une évidence pour un orchestre de jouer la suite « Prova d’Orchestra » - un beau pied de nez aux orchestres et aux chefs d’orchestre - . Quel bonheur de voir les musiciens souriant en interprétant du Nino Rota ! Le pic de la soirée au studio 104 fut la suite symphonique « Il Gattopardo » le film mythique de Visconti. Giuseppe Grazioli tenait son orchestre et lui apportait toute l’énergie que demande cette musique. C’est le bouleversant et nostalgique thème de Gelsomina de la « Strada » qui termina cet éblouissant concert. Non ! L’orchestre en bis reprit un thème d’ « Amarcord » avec encore plus d’intensité ! Le public ne voulait plus lâcher tous ces musiciens ravis d’un tel accueil.

Hélas dans ce même 104, le lendemain, le directeur artistique Daniel Yvinec a offert un spectacle ennuyeux avec les mêmes thèmes exécutés précédemment. Il prouve encore une fois que réunir des interprètes de grand talent (Ophélie Gaillard, Paul Meyer, Kevin Seddiki, Lionel Suarez, Thomas de Pourquery) ne suffit pas pour faire un bon spectacle. Il nous a fait remarquer qu’il avait eu beaucoup de mal à les réunir et que nous devions lui en être reconnaissant ! Bref, chacun joua sa partition proprement, puis laissa sa place au suivant etc etc… Et cela pendant plus d’une heure. Le seul moment un peu chaleureux de la soirée, fut lorsque Piers Faccini interpréta deux thèmes avec beaucoup d’émotion. On passera sur les autres interprètes qui étaient présents sur scène. Oui Daniel Yvinec n’avait aucune idée face à ces mélodies de Rota, il était totalement dépassé ! Qu’il réécoute ce qu’ont réussi à faire avec ces musiques des artistes comme Rosario Giuliani et Luciano Biondini, Andrea Griminelli ou Pieranunzzi.

Tous ces concerts seront diffusés sur France Musique, celui avec l’ONF n’est à ne pas manquer !

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A propos de l'auteur

Co-fondateur de Roads Magazine / Responsable de la rubrique Culture (sur twitter : @BonhommeVincent) / Web Designer (plus d'info sur : vincentbonhomme.github.io/resume/)

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