De Jean-Baptiste Ezanno, L’Âge d’Homme - 559 pages.

Quels sont les rapports qui existent entre Jonathan et Albane ? Pourquoi cette dernière, qui n’a que 15 ans, s’exprime t-elle comme une femme de quarante ans? Quel rôle joue cette mystérieuse Solange ? Quel secret détient-elle ? Pourquoi, pour qui, ces crimes sordides ? Voilà quelques questions parmi bien d’autres que l’on se pose tout au long de la lecture de ces 500 pages. Jean-Baptiste Ezanno va distiller les réponses jusqu’à ce que dans les dernières pages il nous révèle la vraie histoire d’ « Aux Deuils de l’Âme », une histoire totalement inattendue et très surprenante !

Jonathan, la quarantaine, est un homme charismatique à qui tout semble réussir. Solitaire, ingénu, insaisissable, il porte en lui un terrible secret. La façon dont l’auteur décrit cet agent immobilier pas comme tout le monde, et la manière dont il le fait réagir, nous met très vite mal à l’aise face à lui. La jeune Albane, elle, est socialement inadaptée ; elle nous livre sans retenu ses sentiments sur l’amitié, la sexualité, sur la maladie. Ses idées face à la vie sont terriblement sombres pour son âge et sans issue. Un mystère aussi demeure face à elle. Mais ce ne sont pas les seuls personnages du livre ; d’autres, étonnants, ont des interventions au cours du récit et font avancer l’intrigue sans que l’on sache où l’auteur va, les, nous, emmener.

Solange va être l’élément déclencheur dans la vie soi disant paisible des deux principaux protagonistes. Elle dévoilera un lourd secret à Jonathan : elle sait qui a tué sa petite sœur ! (Nous ne vous le ferons pas découvrir ici). A partir de ce moment, nous sommes pris dans un jeu pervers où se côtoient le bien et le mal. Les personnages dévoileront leur vraie personnalité, et des pièges inattendus viendront surprendre les acteurs de ce drame et les lecteurs par la même occasion! Le seul qui sait où tout cela nous amènera est bien sûr Jean-Baptiste Ezanno. Merci monsieur pour cette expérience démoniaque, mais cela n’empêchera pas cet écrivain d’asséner quelques réflexions philosophiques qui peuvent faire débat : « Et si la nature du mal est insidieuse, si son origine nous échappe, si elle est de source métaphysique, alors toute notion de péché et de morale disparaît. Ainsi, le mal est une abstraction au même titre que le bien, et seul l’homme fait semblant d’y croire. »

« Aux Deuils de l’Âme », titre mystérieux dont on saisira le sens qu’à la fin de la lecture, est un thriller psychologique surprenant mais aussi un livre sur la connaissance de l’âme humaine dans ce qu’elle a de plus sombre. On est surpris, bouleversé, excité, captivé, ému même, par cette histoire très singulière. L’auteur, dans un style enlevé, jongle avec ces personnages principaux et surtout avec nos nerfs ! La citation de Victor Hugo prend ici tout son sens: « Un livre est quelqu’un. Ne vous y fiez pas. Un livre est un engrenage ». Oui l’engrenage est bien le maître mot de ce livre et la manière dont est mené le récit « Aux Deuils de l’Âme », est absolument originale. Voilà 500 pages que l’on dévore d’un trait !

A propos de l'auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publié.