Jeanine Mujic, une mère de famille de 39 ans clouée depuis cinq ans dans un fauteuil roulant a été jugée à l’extérieur du tribunal de Briey faute d’installations pour permettre l’accès des personnes handicapées.
Convoquée à 14h devant le tribunal de sa ville, cette femme handicapée s’est retrouvée face à un problème pour accéder à la salle d’audience située à l’intérieur du bâtiment. En face d’elle, des marches et rien d’autres. « Tout le monde a été très gentil : les vigiles, la greffière, le juge. Mais ils m’ont dit qu’ils n’avaient pas le droit de porter mon fauteuil car en cas d’accident, ils seraient responsables » explique Mme Mujic.
Les employés du tribunal contactent ensuite les pompiers. Seulement, ces derniers refusent de se déplacer: la personne n’est pas en danger.
Dans l’urgence, le juge decide alors d’organiser la séance sur le parvis du palais de justice. « Il était sincèrement désolé » a déclaré Jeanine au sujet du juge.. L’audience a été expédiée en dix minutes en tout et pour tout, en présence de la greffière, de l’avocat de la maman et de son ex-mari. « Les affaires familiales sont jugées à huis clos », souffle une robe noire. « Heureusement qu’il n’a pas plu. C’est un scandale ! », s’est indignée Jeanine en colère. « Je ne suis pas un animal. »
Une amie venue l’accompagner à l’audience s’insurge: « C’est un bâtiment où l’on rend la justice qui est hors-la-loi ! Le pire, c’est qu’il y a des places de stationnement pour les personnes handicapées mais à quoi ça sert s’il n’y a pas de rampe ? » On a conseillé à Jeanine et à son amie d’écrire à la cour d’appel de Nancy. C’est cette juridiction qui gère apparemment les questions immobilières (mais personne au standard jeudi après-midi…). Jeanine rit jaune : « On nous a dit qu’il fallait que je prévienne la prochaine fois, pour que l’audience se fasse en mairie. »
le jugement de son affaire ayant été mis en délibéré au 11 octobre, Jeanine sera informée de la décision par son avocat. Elle n’aura donc plus à retourner au tribunal.











