“La Femme du Dimanche (1976)” : Pas si Giallo que ça

Un film de Luigi Comencini avec Jacqueline Bisset, Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant et Aldo Regiani. Sortie en DVD le 15 juin 2016.

L’HISTOIRE

Un célèbre architecte est assassiné à l’aide d’un phallus en pierre ! Le commissaire Santamaria, à la suite d’un quiproquo, est mis sur la piste d’une jeune femme mariée à un grand industriel et de son ami homosexuel qui s’amusent, dès lors, à aider la police dans ses investigations…

L’AVIS

En 1975 Comencini a tourné son chef d’œuvre « Les Aventures de Pinocchio ». Ici c’est une sorte de série B qu’il propose, mais pas totalement innocent. Derrière ce faux « Giallo », film policier sans vraiment de consistance, il décrit l’Italie de ces années là, l’époque des années de plomb. 1975 Pasolini réalise « Salò ou les 120 Journées de Sodome » ! 1975 il est assassiné ! Dans « La femme du Dimanche » deux classes de la société italienne s’opposent, celle de la grande bourgeoisie industrielle de Turin, perverse et soi-disant bien élevée - Jacqueline Bisset est de toute beauté - et celle du peuple, la parasite, dont le flic est issu – magnifique Marcello Mastroianni en commissaire Santamaria - Les rapports homosexuels entre Aldo Regiani, d’origine plébéienne avec ceux de Jean-Louis Trintignant, lui de la haute, sont significatifs. Bien sûr on n’est pas dans la complexité sociale et politique d’un film de Francesco Rossi et Comencini ne sait pas très bien où il veut ou doit aller. Ce n’est pas son univers. Il est servi par une interprétation hors pair et une musique de Morricone à la hauteur. Cette satire où enfin de compte on ne peut se soustraire des ses origines est un film mineur dans la carrière de ce grand réalisateur. Quelques années plus tard, 1979, Comencini fera un film politique d’une violence extrême : « Le Grand Embouteillage » (voir la critique sur le site). 1978 Aldo Moro est assassiné !