L’émirat va prochainement investir un milliard d’euros dans des PME grecques via la création d’un nouveau fond d’investissements avec l’Etat grec. Une aubaine dans un pays frappé par la récession et qui perd des dizaines d’entreprises par jour.
Antonis Samaras
Cette annonce a été faite par le Premier ministre qatari, le cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, rapporte l’agence nationale QNA. LA création de ce fond a été confirmée par son homologue grecque Antonis Samaras lors d’une conférence de presse. La hauteur de la participation de l’Etat hellène n’a pas été précisé. Le Qatar et Athènes prévoient aussi d’investir dans des projets de travaux publics d’infrastructures comme des routes, l’énergie et le tourisme.
Le Qatar à la rescousse des pays du Sud
Alors que la Grèce joue le rôle de pare-feu européen face aux marchés financiers, le pays entame une sixième année de récession et la troïka impose une rigueur sans précédent qui empêche toute politique d’investissement. C’est dans ce contexte difficile que le Qatar a signé, mardi 29 janvier à Doha, des accords avec la Grèce qui parachèvent ceux de l’accord-cadre de 2010.
Le Qatar tire sa puissance de fonds souverains, c’est-à-dire des fonds qui gèrent l’épargne du pays en question pour l’investir, notamment à l’étranger. En Grèce, la Qatar Holdings a récemment placé 750 millions d’euros dans deux mines d’or du pays et a acheté des parts dans la société qui exploite de ces ressources. Ce même fond a permis la fusion des 2e et 3e banques grecques (Alpha et Eurobank) avec une participation de 500 millions d’euros.
Doha joue un rôle de plus en plus important au sein de l’économie européenne. En 2012, l’émirat a crée un fond similaire avec l’Italie. À terme, deux milliards seront investis dans le cœur de l’économie transalpine. En France, l’appétit du Qatar est conséquent, entre l’immobilier parisien, le sport (PSG), les médias (BeIn) et les banlieues, les fonds souverains qataris semblent devenir de plus en plus indispensables.
