L’actrice âgée de 24 ans - principalement connue pour son rôle dans la Saga « Harry Potter » - est l’ambassadrice « de bonne volonté » des droits des femmes pour le compte des Nations Unies depuis six mois. Très investie, elle s’est exprimée en à l’occasion du lancement de la campagne « HeForShe », à l’initiative de Ban Ki-moon dans un énoncé touchant et pédagogue.

Emma Watson incarne son propre rôle dans « This Is The End »

 

C’est aux côtés de Leonardo Di Caprio, nommé le 16 septembre dernier « Messager de la Paix » par l’Organisation des Nations Unies, qu’Emma Watson prononçait un discours au siège new-yorkais de l’organisation, samedi 20 septembre.

Elle explique ainsi : « Depuis que je parle de féminisme, je me rends compte à quel point le mot est devenu impopulaire » et surtout « bien trop connoté avec la haine de l’homme ». Puis, elle rappelle la définition du féminisme comme « le droit pour les femmes et les hommes d’avoir des droits égaux ».

N’étant cependant pas hostile à l’utilisation du terme « féminisme », elle explique que « ce n’est pas le mot, mais l’idée, l’ambition derrière le concept » qui pose éventuellement problème à certain(e)s et se demande « pourquoi un tel mot est devenu si inconfortable ? » lorsque, aujourd’hui « Les femmes choisissent de ne pas s’identifier au féminisme (…) terme jugé agressif, peu attrayant. »

La jeune actrice vise aussi dans ce discours le manque de compréhension des hommes à l’égard du féminisme, qui n’a pas vocation à être « anti-hommes » mais qui oeuvre simplement à rétablir une égalité entre les genres. Elle exprime notamment ses peurs quant aux hommes qui vivent les « diktats » du genre comme une oppression : « Je peux voir que les hommes sont emprisonnés dans les stéréotypes de genre. Si les hommes n’ont pas à être agressifs afin d’être acceptés, les femmes ne se sentiront plus obligées d’être soumises. Si les hommes n’ont pas à contrôler, les femmes ne seront pas contrôlées. Les hommes et les femmes devraient se sentir libres d’être sensibles. Les hommes et les femmes devraient se sentir libres d’être forts. »

Citant comme exemple un discours d’Hillary Clinton où seulement 30% d’hommes furent invités à l’écouter débattre de problématiques liées aux droits des femmes, la jeune actrice, diplômée de Brown en littérature anglaise, invite justement le public masculin à participer autant que les femmes au mouvement, puisque celui-ci, explique-t-elle « nous concerne tous ».

 » Quand j’avais 8 ans, je ne comprenais pas pourquoi on me qualifiait d’autoritaire sous prétexte que je voulais diriger les pièces de théâtre que l’on présentait ensuite à nos parents. Alors que lorsque c’était un garçon qui voulait s’en occuper, on ne lui faisait pas de réflexion. Quand, à l’âge de 14 ans, j’ai commencé à être sexualisée par la presse, quand, à 15 ans, mes amies ont arrêté de faire du sport pour ne pas “risquer” de prendre trop de muscles, quand, à 18 ans, mes amis garçons sont devenus incapables de parler de leurs sentiments, alors j’ai décidé que j’étais féministe. »

Le terme anglais « Bossy » - autoritaire- a fait l’objet d’une vive campagne médiatique rassemblant plusieurs célébrités, qui reprochaient à ceux qui qualifient les femmes de ce terme de ne pas l’appliquer aux hommes dans la même situation.

Faisant appel à sa propre expérience, la comédienne utilise anaphores et répétitions (comme d’autres avant elle) pour aborder les problèmes des différences de salaires, d’accès aux hautes professions ou tout simplement de respect social et de l’éducation avant de finir sur la conclusion : « Malheureusement, il n’est pas un pays où toutes les femmes peuvent espérer obtenir ces droits ( …) Vous pourriez penser : qui est cette fille qui joue dans Harry Potter ? Que fait-elle en train de parler à l’ONU ? Ça serait une bonne question car je me suis demandée la même chose. Tout ce que je sais, c’est que cette cause m’importe et que je veux aider. Et ayant vu ce que j’ai vu, si l’on me donne cette chance de parler, je me sens responsable, je dois dire quelque chose (….) Si ce n’est pas moi, qui ? Si ce n’est pas maintenant…Quand ? ».

Le projet de la campagne « HeForShe » contre la stigmatisation des luttes de genre, est détaillé ici.

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