Mais pourquoi l’homme est-il aussi préoccupé par ses urinoirs ? Cela pourrait être un sujet de psychanalyse qui conclurait qu’on a toujours des problèmes avec le pénis de nos pater. Au Michigan, on a inventé les urinoirs qui parlent aux bourrés. Retour sur une nouvelle belle connerie made in US
Marcel Duchamp et sa Fontaine de 1917 est déjà une énigme. Symbole aujourd’hui de l’art contemporain, dont on se demande si 95% des artistes de ce courant le sont vraiment, Duchamp et son plus connu des ready-made fut critiqué ou adulé tout au long du XXie siècle. Un chiotte à l’envers barbouillé d’encre noire souleva toute les passions mondaines pendant des décennies. Intriguant n’est ce pas ? Marcel Duchamp a le mérite d’avoir voulu poser une question essentielle à son époque, quel est le rôle de l’art pendant l’horreur de la Première Guerre Mondiale ?
Plus récemment, en 2004, l’urinoir Kisses de Meike Van Schijndel fait son apparition. Ici, la symbolique est encore plus incroyable. Vous êtes invité à pisser dans la bouche d’une femme. Cela a encore excité tous les mondains du design new wave et hystérisé toutes les féministes de France et de Navarre. Le ridicule designo-artistique est atteint.
Au Michigan, on « customise » les urinoirs aussi (1iere photo). Cette fois-ci on allie le ridicule à la santé publique. Des petites pastilles parlent quand vous pissez de dessus. Une voix de femme - toujours cette symbolique déroutante de la femme et l’urine masculine, C.Fourest et C.Autain doivent être en pleine névrose - invite l’utilisateur à appeler un taxi ou se faire raccompagner pour éviter de conduire. Le ton est apparemment courtois mais ferme.
L’Etat du nord-ouest des Etas-Unis va faire équiper plus de 200 commerces, principalement des bars, de leur trouvaille. Le but : faire une campagne ludique pour la sécurité routière. Cette dernière est destinée uniquement aux hommes, les femmes n’auront pas le droit à un mâle qui leur fait un serment urinical d’une voix langoureuse mais ferme, attention, cela reste sérieux quand même !
La bêtise n’a aujourd’hui plus de limite.
La Fontaine de Marcel Duchamp
