L’AFP a reçu jeudi 24 janvier un communiqué du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA). Un nouveau groupe islamiste issu d’une scission avec Ansar Dine, un des principaux acteurs du conflit qui se déroule au nord Mali.
Le MIA se dépeint comme une entité novatrice qui se démarque d’Ansar Dine en tant que groupe terroriste. Le MIA affirme qu’il rejette l’instauration de la charia et se dit même prêt à combattre les djihadistes. Cette nouvelle entité régionale serait composée exclusivement de Touareg malien modérés. Ces derniers appellent la France et Bamako à entamer des négociations pour une résolution pacifique du conflit.
Les régions de Kidal et Ménaka sont sous le contrôle du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) et le groupe demande l’arrêt des combats dans ces zones. Le MIA a été créé après plusieurs jours de réunion entre les cadres, notables et combattants de l’aile modérée d’Ansar Dine. Le mouvement est dirigé par un ex-rebelle touareg malien, Iyad Ag Ghaly.
Réconciliation Touareg ou mirage djihadiste ?
Les Touareg se distinguent d’Aqmi ou la Mujao avec à une vison de l’Islam beaucoup plus modérée. La destruction de Tombouctou par les djihadistes, capitale économique et spirituelle de ces nomades du désert, avait choqué les maliens et la communauté internationale. Récemment, le MLNA, groupe Touareg considéré comme « laïc », s’est positionné en faveur de l’intervention française pour reprendre le contrôle du nord Mali. Cette scission au sein d’Ansar Dine est peut-être le début d’une réconciliation entre les différents Touareg maliens.
Ansar Dine s’est fait tristement connaître lors de la destruction de la mystérieuse Tombouctou. Une des capitales de l’Islam qui compte des joyaux architecturaux uniques, comme des mosquées (si elles existent toujours) datant du 16e siècle. De nombreux spécialistes se sont étonnés de la non-intervention des Touareg contre cette chasse à « l’Islam impur ». Le groupe djihadiste Ansar Dine serait par ailleurs composé de nationalités hétéroclites ayant pour seul but de créer une terre d’Islam radical pour remplacer l’Afghanistan, l’ancien prisme du terrorisme islamique mondial.
Le secrétaire général du MIA est Alghabasse Ag Intalla, un malien qui a été le chef de la délégation d’Ansar Dine à Ouagadougou quelques mois auparavant. Une question se pose : est ce que la MIA est un moyen de contourner le rapport de force martial défavorable en affrontement politique ? Auquel cas, le cessez-le-feu à Kidal et Ménaka servira aux islamistes pour se protéger des raids aériens français et de l’intervention au sol de la coalition militaire « franco-africano française ».
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