Près de 6.000 policiers ont répondu à une enquête commandée par le syndicat Alliance. Le résultat de cette étude est consternant: les fonctionnaires de police vont mal en France..
Dans un milieu secret et pudique comme celui des forces de l’ordre, il est très rare de pouvoir obtenir les confidences de ces hommes et femmes au rôles ingrats. Problème de management, reconnaissance quasi absente, conditions de travail difficiles, … Les problèmes sont nombreux et c’est probablement l’ensemble du fonctionnement de la police tricolore qui pourrait/devrait être remis en cause après la publication des résultats de cette enquête.
Menée par un chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), l’étude commandée et dévoilée mercredi par Alliance, deuxième syndicat des gardiens de la paix, met en lumière le blues de la profession. Interrogés entre mai 2011 et janvier 2012, près de 13.000 policiers ont répondu de façon anonyme aux 250 questions de l’enquête.
La hiérarchie à la base du malaise
Le principal problème concernerait la hiérarchie. «Le supérieur (…) ne semble pas spécialement être apprécié par les membres de son équipe», écrit Mathieu Molines, le responsable de l’étude. Trop «directive» et «pas assez impliquée dans la vie quotidienne des policiers», la hiérarchie serait un des premiers facteurs de stress dans la profession. Cependant, les relations entre collègues seraient plutôt bonnes: «En effet, les policiers estiment en majorité ne pas être en compétition entre eux (59,9 %), ne pas avoir de difficultés relationnelles avec les autres services (47,6 %), décrypte l’étude. De plus, ils mettent en avant le fait d’aider leurs collègues (69,6 %), d’écouter les soucis et les problèmes de leurs collègues (68 %), de transmettre les informations (84,7 %) et de participer à l’intégration des nouveaux (75,4 %).»
Selon l’enquête, les policiers se sentent seuls et incompris. Les hommes en bleu sont bien conscients que la police «souffre d’une mauvaise réputation (68,6%)», ce qui entraînerait des «relations difficiles» avec la population. 85% d’entre eux estiment également que la justice discrédite leur travail, «en relâchant les délinquants facilement».
Pour la très grande majorité de ces fonctionnaires (87%), la presse dévalorise leur travail. Sur le terrain, les forces de l’ordre reconnaissent avoir subi entre trois et cinq agressions verbales au cours des six derniers mois. Un tiers d’entre eux auraient vécu plus de 10 agressions. Malgré tout, 80% d’entre eux disent être fiers d’appartenir à la police nationale.
Le premier flic de France, Manuel Valls, devra très rapidement engager des «réformes ambitieuses», tant en termes de formation initiale que dans un «management plus humain» s’il veut preserver la paix entre l’État et ses « gardiens ».






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