Réalisation de Rupert Everett avec Rupert Everett, Colin Firth, Colin Morgan, Emily Watson. Sortie le 19 décembre 2018. L’Histoire À la fin du XIXe siècle, le dandy et écrivain de génie Oscar Wilde, intelligent et scandaleux brille au sein de la société londonienne. Son homosexualité est toutefois trop affichée pour son époque et il est envoyé en prison. Ruiné et malade lorsqu’il en sort, il part s’exiler à Paris. Dans sa chambre d’hôtel miteuse, au soir de sa vie, les souvenirs l’envahissent… Est-ce bien lui celui qui, un jour, a été l’homme le plus célèbre de Londres ? L’artiste conspué par une société qui autrefois l’adulait ? L’amant qui, confronté à la mort, repense à sa tentative avortée de renouer avec sa femme Constance, à son histoire d’amour tourmentée avec Lord Alfred Douglas et à Robbie Ross, ami dévoué et généreux, qui a tenté en vain de le protéger contre ses pires excès ? De Dieppe à Naples, en passant par Paris, Oscar n’est plus qu’un vagabond désargenté, passant son temps à fuir. Il est néanmoins vénéré par une bande étrange de marginaux et de gamins des rues qu’il fascine avec ses récits poétiques. Car son esprit est toujours aussi vif et acéré. Il conservera d’ailleurs son charme et son humour jusqu’à la fin : « Soit c’est le papier peint qui disparaît, soit c’est moi… » L’Avis « The Happy Prince » marque les débuts dans la réalisation du comédien Rupert Everett. On peut comprendre qu’il est eu envie de réaliser et de jouer le rôle de cet artiste, de ce personnage, dont son homosexualité l’a mis au banc de la société victorienne. L’acteur aurait été blacklisté, lui à Hollywood, en ayant fait son coming out. Oui ce film est pathétique, de par le choix de la musique tout le long du film de la Symphonie n°6 dite « pathétique », composée par Tchaïkovski qui n’a jamais pu vivre son homosexualité, pathétique par la fin de ce génial écrivain, adulé, plein de morgue et qui est mort dans la plus grande des déchéances, l’oubli et le lynchage par tous ceux qui l’ont porté aux nues, cette classe anglaise où l’homosexualité était monnaie courante et se vivait en secret de polichinelle sous les lambris des maisons bourgeoises. Rupert Everett a fait un film résolument politique pour dénoncer ce système homophobe ; il est tellement Oscar Wilde qu’il en devient aussi pathétique. Et tant pis, tant mieux, cette boursouflure dans le jeux, cette outrance dans les scènes et dans la mise en scène, elle n’en est que plus impressionnante ! Aucune distanciation, aucun regard critique, on est là dans un flot de dialogues, d’images, de gros plans d’Everett – Wilde méconnaissables, sidérant, fascinant ! On peut détester ce parti pris on en reste quand même impressionné. Dans ce délire d’Everett, les meilleurs acteurs anglais du moment sont venus soutenir leur ami qui rêvait de faire ce film depuis des années ! Pathétique est à prendre dans son sens littéral, qui touche, qui émeut et non comme certains penseront en voyant ce film, pitoyable, lamentable ! Beethoven a écrit une sonate « pathétique » sublime, et Lamartine a écrit une belle phrase à ce propos, « Le sublime lasse, le beau trompe, seul le pathétique est infaillible dans l’art !». Ruppert Everett a réalisé « The Happy Prince » avec ses trippes et c’est réjouissant. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.