Les Eurockéennes de Belfort, son camping, ses concerts, ses légendes. Cette année le festival fêtait sa 25ème bougie avec 4 jours d’une programmation de folie. Sous le thème de la “révolucion” mexicaine, ils ont battu un record d’affluence avec 127 000 festivaliers. Nous, on y était ce weekend et on s’en remet à peine. On vous raconte tout ça. Samedi 08h du matin, la tente sous le bras, me voilà partie en bonne compagnie pour la gare de Lyon à Paris. Objectif : prendre le train. Destination : Belfort. Idée en tête : bouger du popotin au fameux festival des Eurockéennes. 14h : Après un bus et une navette bondée de gens pour certains déjà à moitié à poil sous une chaleur de 28 degrés celcius, c’est parti pour s’installer au camping. Gratuit, celui-ci attire des gens de toutes les contrées, et de tous les types de mentalités. Il y a, entre autres, ceux qui ont fait suffisament de provisions en bière pour un bataillon, ceux qui mangent de la saucisse grillée à 5heures du matin et ceux qui prient pour pouvoir dormir un peu, de temps en temps. Une petite demie heure de recherche plus tard, on trouve une petite place coincée entre un couple belge, un autre suédois, et plein de français bien amochés qui crient des trucs comme “pamplemousse!” au milieu des éffluves d’alcool. Mais la petite citadine que je suis ne va pas chipoter, après tout on est là pour le rock’n’roll. 16h: Une autre navette en chaleur et quelques cailloux dans les bottes plus tard, nous voilà dans le sacré saint des scènes prêts à affronter toutes sortes de pogos et autres sautillements endiablés. L’odeur de frites et de bière s’empare doucement de la presque île qui donne sur un magnifique lac baigné de soleil . C’est une dame d”une soixantaine d’années qui nous vend nos premières pintes, j’ai bien cru qu’elle allait me donner de la confiture, voilà pour le côté hétéroclite des Eurocks. Premier concert, Griefjoy, on est tout devant, les pieds sur le sable, les yeux dans l’eau, euh non dans les instruments du groupe, qu’ils n’arrêtent pas de s’échanger entre eux. On danse, on a la pêche, les branchés sont au rendez-vous, on chantone en coeur le tubesque “Touch Ground”. C’est bien parti. Crédits Instagram, de gauche à droite : @josebolivare, @ericcanto, @xixley,@laurasicouri 17h : Coup de coeur découverte du jour : The Strypes Des gamins Irlandais et chevelus qui ont entre 15 et 17 ans et qui balancent du son comme des pros. Le genre dont on entend parler mais qu’on finit par oublier avant de les voir sur scène. Une super énergie, un rock’n’roll vintage qui pourrait être un mélange des Stones, des Strokes et des Hyves, bref tous les trucs qui font rêver avec un “The” avant le nom. Je vous les conseille vivement. Crédit Instagram : @thecentraltonne 17h30-21h (oui bah je vais pas tout raconter non plus, vous allez saturer) : Après quelques concerts dont celui de Kery James et Is Tropical, quelques queues immenses devant les toilettes des filles pour se libérer de toute cette bière, un bon falafel dans le ventre pour nous donner de la force, on s’installe devant la grande scène pour bien entamer la partie la plus importante de cette journée : la soirée. 21h30 - 1h30 : Concerts de Two Door Cinema Club et Phoenix. La bonne programmation de cette année a donné a cette soirée un air de pop-rock dansante comme on aime. Je dois l’avouer, mon côté groupie me fait aimer, voir adorer, ces groupes qui font du bien à l’âme avec des mélodies dansantes, qu’on peut reprendre en coeur et réecouter encore et encore en se rappelant cette soirée-là (non pas la chanson de Yannick) ou ces vacances-ci. 21h45 : Les Two Door Cinema Club, impeccables, mettent le feu dans un public venu en masse les voir. “Ca fait trois ans depuis la dernière fois qu’on est venus, on est sur la grande scène maintenant!” entonne le chanteur roux, de son accent irlandais. On danse tous comme des fous, ils le méritent bien, leur succès. Même les un rockeur percé et tatoué semble conquis, mais là c’est peut-être l’alcool qui parle : “Tu connais ?” me demande-t-il. “Oui c’est-à-dire que je chante pas toutes les paroles pour rien”. “Ah c’est bien hein, je suis content, c’est l’éclate”. Super. 00h : L’heure du crime qui sonne le début du dimanche. Et Phoenix monte sur scène. Thomas Mars, le chanteur charismatique et accessoirement mari de Sofia Coppola, semble tellement heureux d’être là, que sa joie est contagieuse. “Whah, on a jamais joué devant autant de gens en France” souffle-t-il entre deux chansons. Dans l’euphorie totale, monsieur fait même un énorme slam dans la foule. On adore écouter en live “Lisztomania” qu’on connait par coeur même si personne ne sait vraiment ce que ça veut dire dans la fosse. Et on kiffe sauter parmi une pluie de confettis en forme de billets de vieux zéro francs. Oui oui, il a plu de l’argent sur les festivaliers, mais malheureusement il n’a pas servi à s’acheter des burgers. 1h30-3h : Les pieds détruits, tout salis de terre, on essaye tant bien que mal d’aimer le concert du rappeur A$AP Rocky qui passe franchement son temps à dire “fuck”. En plus il a un bob blanc sur la tête, faut pas pousser mémé dans les orties quoi. On s’enfuit ensuite manger un délicieux hot-dog en écoutant les dj-sets des excellents Kavinsky et Cassius, de loin. La musique est bonne, elle sonne, et elle guide nos pas… vers la sortie. CréditsInstagram, de gauche à droite : @charlotte_10, @haarrrtyyy, @martinazr, @gothamsamy Dimanche 08h : Premier réveil après une courte nuit à entendre à peu près tout le camping crier “Apééééroooo” et autres beuglements absurdes. J’ai envie de tuer le mec avec son mégaphone. 10h : Deuxième réveil en musique et en odeur de merguez après trois heures à ne pas distinguer la réalité du rêve. Il fait tellement chaud qu’on “dort” la tête dehors, les pieds commencent à passer au-dessus de nous, les gens nous invitent à une première bière alors que moi je rêve de croissant et jus d’orange. 11h : La queue pour la douche se fait sous le soleil et est interminable. Un homme torse nu avec une pancarte où il y a écrit “je veux coucher avec une femme” tente sa chance parmi les filles décoiffées de la file. Aucun résultat n’est positif. En même temps, il avait qu’à se doucher, lui aussi. 12h-14h30 : On mange des pastèques bien fraiches en participant à un blind test sur la musique des années 80 et les génériques télé. Certains sont déjà déguisés, il y en a un qui a même une casquette décorée de deux petits seins. Je préfère ne pas savoir où il a trouvé ça. Il faut y aller, les concerts commencent à 15h30, et on espère que la journée nous réserve pas mal de surprises. Crédits Instagram, de gauche à droite : @lolkatscrew, @pierrelouism, @jeanfis, @antowag 16h : Coup de coeur découverte du jour : Hyphen Hyphen Quatre jeunes niçois tout droit sortis de la hype, une furie blonde au micro dont la voix rappelle celle de Florence Welch (Florence and The Machine), du rock, de l’électro, du groove. En plus leur EP s’appelle « Chewbacca I am your mother » alors bon, tout ça ne pouvait que me plaire. Hyphen Hyphen c’est le groupe encore méconnu qui enchante tous les festivaliers partout en France. Car sur scène on peut dire qu’ils envoient du pâté et de la salade niçoise. C’est frais, c’est mis en scène, c’est beau et ça donne carrément la bougeotte. Présents sur la plus petite scène, ils ont rassemblé la majorité des premiers festivaliers arrivés de bonne heure, qui n’ont pas été déçus. Dans le public quelqu’un leur crie “A poil!” et eux, ça les fait rire. Crédit Instagram : @solenmlr 17h-23h : Et oui je vais un peu vite pour vous raconter cette journée comme elle est passée. Dans un clin d’oeil. La curiosité et la fatigue nous on fait nous balader parmi différents concerts totalement différents des uns des autres. Petit détour d’abord par la grande scène où la rappeuse Keny Arkana a fait du beau boulot. Des chansons engagées, vivantes, qui ont mis une ambiance de dingue dans la foule. Bonne surprise. Après une attente interminable, les Vaccines, dont le camion était resté coincé, est arrivé pour apporter de l’indie rock britannique. A part les cheveux aux vents du chanteur Justin Young, rien n’était super bien en place. Ensuite on a pu faire quelques coucous aux méttalleux français de Mass Hysteria, pour se glisser juste après parmi les hipsters qui écoutaient le groupe Australien Tame Impala. Un peu de douceur psychédélique dans ce monde de brutes. Direction la grande scène à 21h, pour regarder de loin Skunk Anansie, dont la pulpeuse chanteuse, un peu folle, est descendue dans la foule pour sauter avec eux. Bête de scène et de fosse. Puis on a du choisir. Disclosure c’était bien, et les petits jeunes s’y sont tous précipités. Mais nous, on a aussi grandi dans les 90’s, et on a préféré attendre Blur collés au plus près de la scène. Crédits Instagram, de gauche à droite : @aldorella, @antonyfrenchguy , @contrabland, @O_rore 23h30-01h : Le concert de Blur (et après je vous laisse tranquille) Moment tant attendu de la journée, le retour de Blur sur scène en France. Ah, bonheur absolu de voir enfin leurs bouilles d’anglais en vrai, juste là, devant nous. Comme d’habitude, ils arrivent sur scène en puissance en jouant le tube “Girls and boys”. Le public est évidemment conquis, ils sont là pour ça. “Coffee and TV” même ambiance de folie. Je me rappelle qu’il y a quelques années, Oasis, leurs grands rivaux, se sont séparés juste avant le concert à Rock en Seine, et j’y étais. D’un coup, je me dis que Blur aux Eurocks, c’est vachement plus sympa. A la fin d’une heure trente de chansons connues de tous, arrive le moment tant attendu. Une petite note de guitare qu’on connaît bien annonce la couleur. Ils jouent Song 2. Les festivaliers pogotent et sautent comme dans un moment de magie cosmique. Le Festival se termine probablement comme il a commencé, sur un “whohoooo!”. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. 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