Critique: « Valse pour Monica »

Raffael Enault 19/03/2014 0

Réalisation de Per Fly. Avec Edda Magnason, Sverrir Gudnason, Kjelle Bergqvist. Sortie le 19 mars.

valse pour monica monica z 19 03 2014 12 g 1024x682 Critique: Valse pour Monica

Au début des années 60, Monica, une jeune suédoise déterminée à devenir une icône du jazz, se lance dans la carrière de ses rêves qui la mènera à Stockholm à New York. Elle y côtoiera Miles Davis, Ella Fitzgerald, ou encore Bill Evans, qui adaptera pour elle son immense succès : « Waltz for Debby ».
« Valse pour Monica » est l’histoire vraie de Monica Zetterlund, légende suédoise du jazz, qui sacrifia son rôle de mère et sa vie amoureuse à sa quête de consécration.

Quel film ! Quelle vie incroyable que celle de Monica Zetterlund et quelle actrice cette Edda Magnasson! Elle est d’une beauté envoûtante, d’un jeu impressionnant, rien que pour elle il faut voir le film. Une étoile est née ! Avec ce film de commande, Per Fly, aux influences bergmaniennes propose un film plus dans la lignée des success stories hollywoodiennes. Ce biopic sur cette star du jazz suédois est marqué du sceau du classicisme et on devine que réalisateur se délecte dans ce genre de film. Il y réussit plutôt bien. Il ne cherche pas à révolutionner le genre ; il nous raconte la vie de cette légende suédoise du début jusqu’à sa gloire puis sa chute dans l’alcool et ses problèmes avec son père, puis son nouveau départ vers les sommets en y mettant des éléments sûrement inventés pour augmenter la dramatisation. On peut regretter que la partie descente en enfer soit la moins bien traitée, mais on ne peut bouder son plaisir à voir comment cette petite provinciale, cette femme, s’est battue pour devenir une lady du jazz. Ce film nous montre aussi ce milieu artistique bouillonnant des années soixante en Suède. Per Fly nous fait un portrait saisissant de Vilgot Sjöman, incarné par Oskar Thunberg, dont le film « Je Suis Curieuse » avait fait scandale et participé à la liberté sexuelle à l’époque. La photo et la musique bien sûr font partie du plaisir de regarder évoluer Edda Magnasson qui chante elle-même les « tubes » de Monica. C’est un film qui ne bouleversera pas l’écriture cinématographique mais qui répond à ce qu’on attend de ce genre de cinéma : avoir du plaisir pendant deux heures. Pour ceux qui veulent en savoir plus sur la vraie Monica, sur You Tube on y trouve des petits films et celui où elle interprète Waltz for Debby accompagnée par Bill Evans. Enjoy yourself with jazz !

Bande annonce :

Réagir à cet article »