« Welcome to Nollywood !» c’est par ces mots que l’acteur Jimmy Jean-Louis a accueilli les spectateurs nombreux au cinéma l’Arlequin, 76 rue de Rennes, 75006 Paris.

On avait l’impression d’être à une grande soirée de gala tant les femmes étaient élégantes ; c’est ça aussi l’Afrique, on aime se faire belle dès qu’on sort. « Welcome to Nollywood !» est aussi la phrase que prononce cet acteur dans son documentaire « Jimmy Goes to Nollywood » qu’il a réalisé avec Rachid Dhibou. Il nous invite à le suivre à Lagos rencontrer ceux qui font ce cinéma incroyable d’inventivité. Peu connu du grand public, Nollywood (« N » pour Nigeria) est l’un des plus grands producteurs du 7ème art devant les Etats-Unis d’Hollywood et juste derrière l’Inde de Bollywood. Le Nigeria produit effectivement chaque année plus de 2000 films ! Ce documentaire se sert de la cérémonie des Africa Movie Academy Awards comme fil conducteur et Jimmy Jean-Louis nous montre ce panorama riche en couleurs et nous plonge directement au cœur du « cinémarevisité » d’une Afrique décomplexée. Le film est drôle truffé de réflexions de Jimmy Jean-Louis et d’extraits choisis, montés en parallèle. Les acteurs, réalisateurs, producteurs, parlent sans détour de ce cinéma, des difficultés pour le faire exister – manque de moyen, de professionnalisme, lutte contre le piratage.. - et d’arriver à lui donner une vraie place internationale. Dommage qu’il n’est pas diffusé sur une grande chaîne nationale. On pourra le voir sur France O ou Ciné plus.

C’est une bonne introduction pour connaître et comprendre le fonctionnement de ce cinéma. Ce documentaire a été suivi par une comédie qui a fait plier de rire la salle entière : « Gone Too Far », premier long-métrage, de la jeune réalisatrice Destiny Ekaragha. Le film est adapté d’après la pièce de Bola Agbaje. Ekaragha est la première réalisatrice noire au Royaume-Uni dont le long métrage a été distribué en salle de cinéma. Il est interprété par une énorme star nigérienne OC Ukeje. Cette comédie met en scène deux frères séparés depuis la naissance et qui se retrouvent enfin. L’un a vécu toute sa vie à Londres, totalement intégré à cette cité et l’autre à Lagos qui passe pour le plouc. Cette comédie de mœurs est basée sur le racisme au sein de la communauté noire entre ceux intégrés, d’origine jamaïcaine, métis, qui ne supportent pas ces noirs africains, sans classe, avec leur accent et leur comportement de bouseux. On rit beaucoup ce qui est intelligent pour faire passer un message de tolérance. Peut être sera-t-il distribué en France il le mériterait.

Aujourd’hui à 21h le grand frisson avec un film de zombies « OJUJU », à 14h un film historique sur l’indépendance du Nigéria avec « October 1 » et une comédie de mœurs à 17h15 « The Last Three Digits » ; Les réalisateurs seront présents ; Action !

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Réalisateur, journaliste

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