Algérie : le site gazier de BP sous contrôle islamiste, la guerre du Mali s’internationalise

Arthur Beaufils 16/01/2013 0

Le journal El-Watan affirme que 41 ressortissants étrangers sont retenus en otages par un groupe proche d’Al-Qaïda, probablement Aqmi. Le groupe de combat terroriste a confirmé le chiffre. La guerre du Mali s’internationalise.

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La confusion est totale autour du site gazier Stonorach-BP d’In-Aménas. Mercredi 16 janvier, des combattants qui seraient venu du nord Mali ont attaqué la structure du groupe pétrolier et contrôle la « base de vie » du site. Selon un bilan provisoire, , il y aurait 7 américains, un irlandais, cinq japonais et plusieurs français parmi les 41 étrangers capturés. Un citoyen britannique serait déjà mort.

Faycal Metaoui, journaliste du quotidien El-Watan a déclaré que cette attaque « était en représailles de l’engagement algérien aux cotés des français ». Alger avait ouvert son espace aérien aux avions de l’Armée française pour faciliter la mise en place de l’opération Serval. L’armée algérienne encercle le site, le groupe terroriste menacerait de faire exploser les installations.

Cette situation est quasiment inédite. Les ressources pétrolières sont stratégiques pour l’Algérie et elles sont normalement ultra-sécurisées. Les combattant islamistes ont franchi la frontière alors qu’Alger avait annoncé sa fermeture pour attaquer un site à plus de 1200 kilomètres au nord du Mali.

Manœuvre stratégique audacieuse

Cette manœuvre audacieuse permet aux groupes de combats d’éviter l’affrontement direct avec l’Armée française. Après les frappes aériennes qui ont brisé les lignes des « terroristes », des forces spéciales et conventionnelles sont déployées au sol. Des soldats expérimentés et bien équipés aux antipodes des forces de l’armée « tribale » malienne qui avait été quasiment anéantie par les djihadistes.

Le conflit s’internationalise en s’exportant au-delà des frontières maliennes ou du Sahel, qui reste une sorte de no man’s land hors de contrôle. De plus, la prise d’un site gazier est un énorme coup stratégique et médiatique. Malgré le rapport de force qui est en leur défaveur, les groupes islamistes qui ont pris le contrôle du nord Mali se replie dans le désert et divise le front de combat. Surtout, les pays ayant des otages retenus devront se prononcer sur la situation. Les Etats-Unis, qui tiennent à rester en marge du conflit, ne peuvent pas laisser aux mains de « terroristes islamistes » sept de leur citoyens. Par ailleurs, les géants pétroliers qui ont des intérêts à l’étranger ont la possibilité d’engager des armées privées à l’instar de BlackWater. In-Aménas risque d’être la bataille décisive du conflit.

Mauvaise nouvelle pour François Hollande

La France est partie seule au combat, le gouvernement espérait encore hier soir marquer un tournant dans la présidence socialiste avec cette intervention saluée de l’ONU au Palais Bourbon. Serval, une opération de rachat populaire douteux. Pour rappel, une des premières mesures du gouvernement à son arrivée a été couper le budget consacré à la Défense. Jean-Yves le Drian annonçait il y a encore deux semaines sur une chaine d’info en continue que « la France qui était une des 4 grandes puissances militaires mondiales ne le sera plus », un paradoxe élyséen de plus.

Cette prise d’otage est le tournant du conflit malien. La France, en prenant la tête de l’opération Serval va certainement s’engager auprès de l’Algérie pour une intervention. En espérant qu’elle sera mieux préparée que le raid du Service Action en Somalie.

 

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