Bachar Al-Assad : « Nous avons la certitude de gagner »

Arthur Beaufils 18/02/2013 0

Le président syrien s’est prononcé sur l’issue du conflit qui déstabilise son pays devant des hommes politiques libanais. Damas devrait sortir victorieux de la guerre qui ravage depuis deux ans la Syrie.

image Bachar Al Assad : Nous avons la certitude de gagner

Le quotidien politique as-Safi a rapporté les propos tenus par le dirigeant syrien sans préciser avec quels hommes politiques libanais cette rencontre avait eu lieu, « Nous sommes convaincus que l’avenir nous appartient (…). La Syrie possède la volonté de vaincre le complot ». « Nous avons la certitude de gagner, nous sommes rassurés quant aux exploits politiques et militaires. Cela ne veut pas dire que tout est réglé, nous avons encore beaucoup à faire en politique et dans le combat contre les groupes terroristes extrémistes« , a ajouté M. Al-Assad.

De nombreuses critiques s’élèvent contre la guerre menée par les combattants rebelles, présentés à l’origine comme des libérateurs d’un peuple syrien oppressé en prenant l’élan, aujourd’hui contesté, du « Printemps Arabe ». Entre le passé antisémite du chef de la Coalition, Moaz Al-Khatib, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) qui est repris unilatéralement sans vérifications de sources par les médias alors que c’est un organe des Frères Musulmans, et les exactions commises par les « rebelles » islamistes (cf. Human Right Watch), le conflit risque tôt ou tard d’apparaître dans les médias occidentaux sous un nouveau jour, plus objectif cette fois.

Des millions offerts aux ambassadeurs dissidents ?

« Comment expliquez-vous alors que le corps diplomatique syrien à travers le monde soit resté inébranlable pendant deux ans, malgré les offres séduisantes faites aux ambassadeurs et aux consuls (…). Des millions de dollars leur ont été offerts, mais ils les ont refusés et c’est la preuve d’un grand patriotisme syrien », a affirmé le président syrien. Seulement deux ambassadeurs syriens ont fait défection en 2012, en Irak et aux Emirats arabes unis, soit celui d’un satellite des Etats-Unis et d’une monarchie pétrolifère dépendante de son alliée, l’Arabie Saoudite, grand rival du régime des Al-Assad. L’enjeu du contrôle de l’approvisionnement du gaz est probablement une des clés du conflit.

Bachar Al-Assad a également affirmé que les « fidèles » à son régime « représentaient la majorité absolue des Syriens ». Les rangs de l’ASL, l’armée rebelle, comptent environ 100 000 hommes selon l’OSDH. Plusieurs sources libanaises constatent que ces combattants sont pour beaucoup des étrangers. Des combattants islamistes qui revendiquent une future application de la charia dans un pays considéré comme laïc. Pour un pays de 21 millions d’habitants plongé dans une « guerre civile » selon les médias et gouvernement occidentaux, au moins un quart de la population devrait suivre le mouvement de contestation. Soit 5 millions de personnes. Au regard du nombre de rebelles et d’opposants, la Syrie fait face à une déstabilisation sans précédent qui ne peut pas être considérée comme populaire et aspirant à la liberté.

Le conflit aurait fait plus de 70 000 morts en bientôt deux ans, selon un rapport de l’ONU qui s’appuie sur des rapports de l’OSDH. De nombreux pays occidentaux, à l’instar de la France, ne démentent plus la présence de forces spéciales au sol et le régime accuse l’Arabie Saoudite et le Qatar wahhabites de financer les combattants islamistes qui tentent de prendre le pouvoir en Syrie. La récente demande de négociations avec Damas est sans doute la meilleure preuve de leur affaiblissement sur le terrain militaire des « rebelles », ce qui ouvrirait la voix de la victoire pour l’armée régulière syrienne.

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