Bernard-Henri Lévy, le « philosophe » qui s’est surement pris le plus de tarte à la crème dans la figure de l’histoire des écrivains sans succès est revenu dernièrement au sommet de son art propagandisto-démagogique avec le Serment de Tobrouk au festival de cannes 2012
Malgré un battage médiatique favorable, son film a été largement critiqué. Mieux, il y a eu un bide retentissant au cinéma MK2 Bibliothèque à Paris. Dans la salle de 584 places où avait été diffusé son documenteur le 7 juin dernier, douze jours avant la sortie nationale, une vingtaine de personne seulement s’était déplacé. La plupart étant des amis, BHL a quitté la salle en catimini pour éviter la conférence de presse.
Un sioniste fanatique
Bernard-Henri Lévy avait déclaré que « c’est en tant que juif » qu’il avait « participé à l’aventure politique en Libye« , lors de la première Convention nationale organisée par le Conseil représentation des organisations juives de France (Crif). « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », avait-t-il déclaré. Ceci étant dit, BHL est français que quand cela l’arrange. Faisant passer sa confessionnalité avant tout. Dopé à l’autocongratulations, le « libérateur des peuples » (par la guerre surtout), n’aime pourtant pas trop évoquer son passé. Notamment celui de son père et l’histoire de sa fortune.
Car l’argent qui a permis au jeune Bernard-Henry d’étudier à Neuilly-sur-Seine et dans le quartier latin provient des actions pas très glorieuses d’André Lévy. Sa société, la Becob exploitait le bois précieux au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Gabon. BHL a été pendant longtemps proche de l’entreprise familiale. Successivement chargé de la communication interne, vice-président du conseil de surveillance et puis dirigeant pendant deux ans de la société. Aujourd’hui, ce dernier se fait d’ailleurs très discret sur les affaires africaines familiales…
Bernard, l’impérialiste qui saignait l’Afrique
Les Lévy n’exploitaient pas que du bois, mais aussi - et surtout - les travailleurs. Conditions de travail féodales, salaires dérisoires et en retard, équipements sanitaires déplorables et un ruisseau pollué pour l’accès en eau des ouvriers. Pour celui qui prône « la Guerre sans l’aimer », déshumaniser des êtres humains, les faire tuer ne pose pas de soucis, ni remords. Pire, il donne des leçons sur la dignité humaine, sur les personnes qui seront marqué « par le sceau de la barbarie » tandis qu’ils défendent leur pays. Le sang et la sueur africaine lui remplissaient donc abondamment les poches. Rappelons qu’il habite avec Arielle un 378 m2 à Saint-Germain des Près avec un maitre d’hôtel oriental (d’où son attachement pour la politique au Maghreb ?), loin des concessions forestières où il exploitait des ouvriers esclavagisés.
La France, sympathique vache à lait
Malgré son dégout en coulisse de la France républicaine, cela ne l’empêche toujours pas de l’exploiter elle aussi quand il le faut. Début des années quatre-vingt, Bernard-Henri fait jouer ses nombreuses relations politiques pour acquérir un prêt de plusieurs millions de francs, à un taux très avantageux, puisé dans… les caisses de l’Etat français ! Pour relancer sur des fonds publiques la Becop, avant que François Pinault sauve une nouvelle fois l’affaire avant de la racheter avec une belle plus-value pour notre charlatan international.
Diktacratie rappelle que « L’histoire de l’homme qui exploitait la forêt africaine mais qui ne voulait pas que cela se sache », est déjà connue. Elle avait été formidablement racontée dans le détail par les journalistes Nicolas Beau et Olivier Toscer dans leur enquête judicieusement intitulée Une imposture française, publiée en 2006. Mais comme les livres Rose Mafia, où ceux d’un ancien pamphlétaire reconverti dans la politique, tout ce qui fait trop de vagues est soigneusement non-médiatisé voire interdit à la publication. Contrairement au Serment de Tobrouk bien entendu ! Le travestissement intellectuel étant par contre - lorsqu’on a un réseau tel que celui de BHL - toujours à l’ordre du jour.
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