Dupont-Aignan, le survivant

Arthur Beaufils 19/06/2012 0

C’est la statistique de ces élections législatives : 1/6. Les ex-candidats à la présidentielle 2012 n’ont pas rebondi aux législatives. Pour certains c’est même la douche froide, voire glacée

Ils n’avaient déjà pas brillé en avril, en juin leur étoile rouge bien pâle s’est éteinte. Les deux candidats d’extrême gauche ont une nouvelle fois récolté que de faibles scores et ils passent à la trappe dans l’anonymat.

Nathalie Arthaud a glané 2,47% des votes de la sixième circonscription de Seine-St-Denis. Éliminée au 1ier tour.

Philippe Poutou, le candidat ouvrier qui voulait « travailler à mi-temps à l’Elysée pour continuer à aller à l’usine » a aussi bu la tasse dans la 5ie circonscription de Gironde. 2,12% des voix. Certes, il a augmenté de 0,1% son score dans la région par rapport aux présidentielles mais il a réussi à faire pire qu’en 2007 où il avait compté sur un score de 2,70%. Éliminé au 1ier tour.

Les grands déçus

Ils sont plutôt considérés comme des « poids lourd » sur la scène politique hexagonale. Ils étaient plus ou moins les arbitres du second tour pour la course élyséenne. Pourtant, à l’échelle locale, ils se sont brûlés les ailes.

Le Modem dans le dur

La palme de la plus belle claque électorale se disputait entre F. Bayrou et J-L Mélenchon. Sachant que le premier a au moins disputé le second tour, le deuxième hérite de cette récompense en plomb. Jean Luc Mélenchon, le bouillant candidat frontiste a pris la douche froide du premier tour. En partant à l’assaut du bastion de Marine Le Pen, il a pris un risque, un très gros risque puisqu’il n’arpentera pas les couloirs du palais Bourbon en tant que leader du Front de Gauche. Avec 21,48% des voix recueillies, il est troisième. Certains parlent déjà d’un « suicide politique », en tout cas, personne ne lui a donné la corde… Éliminé au 1ier tour.

En parlant de mort politique, François Bayrou paye peut-être son indécision présidentielle. Il n’est pas réélu député dans la deuxième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. En ballotage défavorable après le 1ier tour, il s’est maintenu. Avec 30% au second, il est éliminé.

La vague bleu marine n’a pas vraiment eu lieu. Malgré un résultat favorablement surprenant de 42% le 1ier tour de la 11ie circonscription du Pas-de-Calais, la chef du Front National ne siègera pas dans l’hémicycle pour le grand retour de son parti à l’Assemblée. Battue de 0,1% (114 votes), elle a su garder le sourire, transformant une demie-défaite en victoire. La « dynastie » Le Pen est quand même représentée par sa nièce, Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans, nouvelle cadette des députés.

Nicolas Dupont-Aignan : le (seul) gagnant

Avec 61,3%, il est réélu député de l’Essonne, son fief. C’est le seul ex-candidat à l’Elysée à entrer à l’Assemblée Nationale. « Je sais que les Français attendent autre chose que de la fausse alternance UMP-PS que nous subissons depuis 30 ans. Il est de notre responsabilité de leur montrer qu’une autre voie, gaulliste et républicaine, est possible » a-t-il déclaré, se félicitant de cette réélection.

Il a commenté la défaite cinglante de l’UMP, « ce succès du PS est aussi l’échec de l’UMP qui a failli à la tête du pays pendant 10 ans« . Il ajoute que « l’électorat de droite s’est massivement abstenu car il a refusé de signer un chèque en blanc à un parti qui n’a jamais mis en adéquation ses actes et ses paroles »

Celui qui avait déclaré qu’il préférait «mourir» plutôt que d’être «un rabatteur de Sarkozy» peut se réjouir de la déconvenue du parti de son meilleur ennemi.

Conclusion : une campagne présidentielle et la visibilité qui est offerte aux candidats, un mois et demi avant les législatives, n’est pas forcément un cadeau…

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