C’est une nouvelle pas si rose pour la communauté gay masculine. Après leurs victoires sociétales quant à la légalisation du mariage, l’adoption et probablement la fécondation par médicalisation assistée, l’Institut de veille sanitaire a publié publie un rapport sur la transmission du VIH
L’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Etablissement français du sang (EFS) ont publié un rapport dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui démontre que les hommes homosexuels seraient à l’origine de la moitié du risque de transmission du VIH par transfusion.
Cette nouvelle rapportée hier par l’agence SIPA fait probablement écho aux déclarations de Marisol Touraine en juin dernier. Elle avait en effet promis que dans les mois à venir les dons de sang par les hommes homosexuels ne seraient plus interdits.
Un risque toujours présent
En France, les homosexuels mâles ne peuvent plus donner leur sang depuis le début des années 1980, les chercheurs rappellent « qu’ils ont un risque plus élevé d’être infectés non seulement par le VIH mais aussi par d’autres infections transmissibles par transfusion, telles que l’hépatite B ou la syphilis »
Malgré des débats houleux dans notre société, cette interdiction est déjà contournée expliquent les chercheurs, « certains hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) ne déclarent pas leurs pratiques sexuelles avant le don ».
Cette étude est la première qui évalue la part du risque de transmission du VIH par transfusion attribuable aux homosexuels ne respectant pas leur exclusion des dons du sang. Les chercheurs ont ensuite évalué l’impact d’une nouvelle stratégie consistant à n’exclure du don du sang que les homosexuels multipartenaires au cours des 12 derniers mois. Ils ont montré qu’elle pourrait jusqu’à quadrupler le risque de transmission du VIH par rapport à la situation actuelle dans le scénario le plus pessimiste.
Vers une nouvelle affaire de sang contaminé ?
Les chercheurs vont compléter cette analyse dite quantitative avec la composante qualitative avant de penser à une stratégie moins stricte envers les homosexuels hommes. L’assouplissement peut aider au respect des règles. D’autres expliquent que cela pourrait « encourager à utiliser le don du sang comme un moyen de dépistage« . Ce raisonnement est néanmoins risqué, ce serait une « situation dangereuse » pour les chercheurs car il existe une « fenêtre silencieuse » entre l’infection d’un individu et la détection des marqueurs biologiques du VIH.
Le scandale de l’affaire du sang contaminé dont Laurent Fabius - actuel locataire du quai d’Orsay - a toujours rejeté sa part de responsabilité, n’est pas si loin. Marisol Touraine, ministre de la Santé, devrait quant à elle prendre avec sérieux ce sujet brûlant qui relève du domaine de la santé publique, donc de tous les français et pas seulement une minorité électorale qui est historiquement à gauche sur l‘échiquier politique français.
Sources : agence SIPA, Le Monde Diplomatique, BEHTweet










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