La Chine a construit une ville fantôme en Angola

Arthur Beaufils 06/07/2012 0

Nova Cidade de Kilamba est son nom. Situé des les faubourgs de Luanda, la capitale angolaise, elle s’étend sur plusieurs kilomètres carrées. Une vraie ville fantôme car elle est quasiment inhabitée

750 immeubles de 8 étages, une centaine de commerces et une douzaine d’écoles. Au total, la ville compte 2800 appartements qui pourraient accueillir 500 000 personnes. Trois ans après les débuts des travaux pharaoniques, 220 appartements seulement ont trouvé un acquéreur.

C’est une entreprise d’État chinoise qui s’est chargé du projet. Pour la somme de 3,5 milliards, China International Trust and Investment Corporation (Citic) a donc construit une ville qui ne sert à rien. Le tout avec une main d’œuvre chinoise. Ces chantiers ne profite donc en rien à la population locale car il n’y presque pas d’embauches.

La facture a été payée par le gouvernement angolais, pas en liquidités puisque l’Angola n’est pas vraiment un pays qui peut se permettre de régler une telle somme. L’accord était « en nature ». La Chine s’est vu octroyer des concessions pétrolières. Pékin est habitué a ce types d’échanges « d’intérêts » avec les pays africains. Grands chantiers contre des ressources naturelles ou des terres arables.

Les appartements sont vendus entre 120 000 et 200 000 dollars. Une aberration sachant que le revenu moyen annuel des Angolais est de 4000 dollars tandis que deux tiers gagnent 2 dollars par jour. « Il n’y a tout simplement pas de classe moyenne en Angola, uniquement les très pauvres et les très riches. Et donc, il n’y a personne pour acheter ce type de logement », explique Elias Isaac, membre de l’Open Society Initiative of Southern Africa (OSISA), interviewé par la BBC.

La BBC a envoyé un journaliste visité la ville fantôme, elle y décrit un endroit « étonnamment silencieux, les voix rebondissant sur les murs de béton tout frais et les routes vides. Il n’y a guère de voitures et encore moins de personnes, juste des dizaines de rangées d’appartements colorés se répétant à l’infini, les volets fermés et les balcons vides. Après avoir conduit pendant quinze minutes, nous n’avons rien vu à part des ouvriers chinois, dont beaucoup vivaient dans des préfabriqués autour du site. »

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