La National Bank of Greece, principale banque héllénique, affirme que le Crédit Agricole chercherait actuellement à revendre sa filiale grècque Emporiki. Selon certaines sources, deux autres institutions bancaires locales seraient aussi intéréssées pour racheter cet établissement.
L’information à de quoi faire sourire et pour cause, achetée en 2006 par le « géant vert » de la finance française, Emporiki serait sur le point d’être bazardé sans aucun ménagement par ce dernier. D’après NGB, «il y a eu des discussions entre les directions de National et de Crédit Agricole concernant la possibilité de futures alliances stratégiques, qui sont en phase initiale.»
Comme l’avait déjà annoncé le Financial Times à la fin du mois de juin, deux autres banques seraient également candidates à la reprise d’Emporiki, il s’agirait d’Alpha Bank et d’Eurobank EFG. Ces deux institutions auraient proposé des offres « compétitives » selon leurs dires. Le Crédit Agricole n’a pas encore souhaiter commenter cette information…
Depuis 2006, Emporiki a déjà fait perdre plusieurs milliards d’euros à la maisonmère française. Et puis la Grèce a aussi l’inconvénient de cristalliser la méfiance des investisseurs étrangers. L’agence de notation financière Moody’s a, juste avant les dernières élections , abaissé de deux crans la note de deux banques grecques filiales des groupes français la Société Générale (Geniki) et le « Crédit Paysan » (Emporiki).
Une opération risquée
Depuis 2010, la crise de confiance s’est étendue au grand public qui n’a pas hésité à se précipiter dans les banques pour retirer tout leurs fonds propres. Ainsi, les grecs ont retiré près de 75 milliards d’euros en moins de deux ans soit 30% des dépots bancaires. Afin d’éviter que cette » gangrène financière » ne se propage trop et continue de plomber les résultats du groupe français qui ont déjà chuté de 68% en moins d’un an, le Crédit Agricole cherche absolument à se détacher de sa désormais génante filiale hellène. Seulement la Grèce fait partie de la Zone Euro et le groupe français risque gros en terme de confiance si jamais il venait à se séparer d’Emporiki de façon trop cavalière. Il y a quelques années de cela, le Crédit Agricole n’avait pas hésité un instant à se séparer de sa filiale en Argentine sans aucun état d’âme, mais ça, c’était en Amérique du sud. En Europe, abandonner Emporiki pourrait leur coûter très cher.