Le frelon asiatique envahit la France et tue plusieurs personnes

Raffael Enault 19/07/2012 0

Une nouvelle espèce de frelon colonise la France depuis 2004. Il serait responsable depuis son arrivée de décès.

Animal carnivore, le frelon asiatique (ou Vespa velutina) décime des colonies entières de guêpes et d’abeilles. Dans nos contrées, il n’a d’ailleurs aucun prédateur. Cette année, il aurait fait entre dix en vingt victimes, rien que dans l’hexagone. Le phénomène commence évidemment à préoccuper les autorités qui, pour l’instant, préfèrent minimiser le danger.

Dernièrement à Bordeaux, une femme d’une quarantaine d’années a été piquée par l’un de ces insectes. Elle est depuis dans le coma depuis treize jours à la suite d’un choc anaphylactique très sévère qui a ensuite entraîné un arrêt cardiaque. Son pronostic vital est à l’heure actuelle, très engagé.

Un danger réel mais relatif selon les autorités

«Elle est rare, mais potentiellement sévère: on estime que les piqûres d’hyménoptères seraient en cause dans dix à vingt morts par an par choc anaphylactique gravissime», estime le Dr Stéphane Guez responsable de l’unité des ­maladies allergiques au CHU de Bordeaux.

En cas de piqure, un dépistage très rapide est fortement conseillé. Dans l’idéal, les médecins recommandent une injection d’adrénaline directement après avoir été piqué.

«Si on croise un frelon isolé, il faut rester calme. Le Vespa velutina n’est dangereux que si l’on s’approche à moins de cinq mètres de son nid, car la colonie se sent menacée et attaque», explique Claire Villemant, chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle.

paris frelon1 1024x352 Le frelon asiatique envahit la France et tue plusieurs personnes

Paris bientôt colonisé

Arrivé par bateaux depuis la Chine, ce frelon asiatique se serait particulièrement bien adapté aux contraintes de notre climat gaulois. Depuis, il aurait proliféré et remontrait vers le nord chaque année d’une centaine de kilomètres. Paris est désormais en ligne de mire…

Le responsable présumé de cette invasion semblerait s’être manifesté auprès des scientifiques. Il raconte avoir importé des poteries de Chine. «Il m’a expliqué qu’il importait des poteries en provenance de Shanghaï pour le compte de producteurs de bonsaïs. Il avait déjà vu des frelons noirs dans le Yunnan et, quand il a découvert les mêmes chez lui, il a fait le rapprochement» rapporte Claire Villemant.

Une reine aurait donc pu migrer en, en hibernation, dans l’une de ces poteries. Une fois arrivée, elle aurait commencé à coloniser son environnement, ce à quoi la nature l’a programmé. «Cette hypothèse s’avère de plus en plus crédible, confirme d’ailleurs la scientifique, qui ajoute: l’hiver suivant, l’homme a vu deux énormes nids dans ses arbres et il les a détruits, pensant que le problème était réglé. Il ne savait pas que les frelons sexués quittent le nid dès l’automne.»

«Nous en avons déjà mis en place en juillet et pour l’heure, aucun insecte n’a encore été découvert, explique Alain Sandmeyer, le conservateur du rucher du jardin du Luxembourg. Mais il est certain que depuis son arrivée dans des conteneurs de poteries chinoises, le Vespa Velutina remonte vers le nord d’une centaine de kilomètres par an.» En sept ans, il aurait conquis près de 39 départements français…

Cette espèce de frelons apprécierait tout particulièrement installer ses colonies en haut de grands arbres, de préférence à proximité de points d’eau.

«C’est typiquement le cas dans les parcs et jardins de Paris. Si on ne s’approche pas à moins de 5 mètres, ils n’attaquent pas. Mais les élagueurs et les bûcherons vont devoir se méfier, confesse Alain Sandmeyer. Et puis, le Vespa Velutina se nourrissant exclusivement de protéines animales, «il pourrait débarquer sur les étals de viande et de poissons des marchés.»

Les butineuses françaises menacées d’extinction

Les abeilles et les guêpes constitueraient sa principale source d’alimentation. Comme le rapporte certains observateurs, les frelons attendraient les abeilles en vole stationnaire au dessus de leurs ruches, avant de les tuer et de les déchiqueter, et ce dans le but de dévorer ensuite le thorax des pauvres fabricantes de miel.

En Chine, les abeilles locales ont su apprendre à se défendre contre ces prédateurs. En groupe, elles chargent les frelons et se frottent contre eux dans le but de faire augmenter soudainement la température corporelle de l’animal. Au dessus de 45 °C, le « vespa » ne résiste pas et meurt.

Malheureusement, «nos abeilles ne maîtrisent pas (encore) cette technique mais des observations récentes semblent montrer qu’elles développent des techniques de défense efficaces.» Cela devrait cependant prendre quelques décennies

En attendant, rien ne semble pouvoir stopper la progression du frelon chinois. Une nouvelle guerre contre ces animaux pourrait donc bien se tramer, quelque part en France, ou ailleurs

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

Les balises HTML ne sont pas autorisés.