Dans un match de folie, Manchester United s’est imposé, dimanche, sur la pelouse de City (2-3), et inflige à son rival sa première défaite de la saison. Rooney et Van Persie ont brillé.
Une fois n’est pas coutume, la Premier League nous a offert un spectacle dont elle seule a le secret. Dans cette affiche au sommet entre les deux Manchester, dos à dos au classement (3pts d’avance pour MU), c’est plus que la suprématie d’une seule ville qui était en jeu. « More than a derby » pourrait-on dire. Eliminé de la Ligue des champions pour la deuxième année consécutive dès la phase de poules, City n’a plus qu’un seul objectif cette saison : conserver le trône d’Angleterre. De son côté, United court après son 20e titre en Premier League et n’a jamais digéré l’affront subi la saison dernière sur sa pelouse par son voisin honni (1-6).
Invaincus depuis deux saisons à domicile, les Citizens démarrent le match timidement et le 4-4-2 (ou 4-2-2-2 pour les pointilleux) mis en place par Sir Alex Ferguson gêne considérablement les ouailles de Mancini, qui s’attendaient sûrement à un adversaire moins entreprenant. A l’image de son premier quart d’heure sur la pelouse de Chelsea (même onze de départ), MU presse haut et se montre dangereux sur les situations de contre. Preuve en est l’ouverture du score de l’infernal Wayne Rooney (copyright Stéphane Guy), à la conclusion d’un mouvement de toute beauté entre Young et Van Persie (16e).
150ème pour Wayne Rooney
Pas au niveau à l’image d’un Samir Nasri - encore décevant - les Skyblues sont trop brouillons et semblent peu inspirés. Balotelli le premier. La sanction ne tarde pas à arriver. Servi par Rafael, sur un centre en retrait, Rooney double la mise (29e). Son 150e but en Premier League. Il devient- par la même occasion - le premier joueur à dépasser cette barre symbolique… à 27ans. Record toujours, il devance dès lors un ancien Red Devil, Booby Charlton, en nombre de buts inscrits dans un derby (10).
Parti pour survoler ce match, Manchester United se voit refuser un but pour un hors-jeu inexistant à l’heure de jeu. Un tournant. Sur l’action suivante, Yaya Touré réduit le score et redonne espoir aux supporters de l’Ethiad (60e). Entré à la place de Balotelli, Carlos Tevez insuffle une nouvelle dynamique. Malgré un De Gea, toujours aussi impérial sur sa ligne, United craque à la 84eme minute sur un but à l’entrée de la surface de Zabaleta. 2-2 à cinq minutes de la fin. Malgré quelques actions dangereuses des Citizens, ce « Big Game » allait se diriger vers un partage des points. Sauf que le derby mancunien a pris la fâcheuse habitude, ces dernières années, de livrer des finaux d’anthologie dans les arrêts de jeu. Le plus souvent en la faveur des Red Devils. Les fans de City ne le savent que trop bien
« A classic Fergie Time »
20 septembre 2009. Derby à Old Trafford. 96eme minute, Michael Owen (ancien de Liverpool), envoie United au paradis après un match de folie, remporté donc par les boys de Sir Alex (4-3). Un an après, en avril 2010, City reçoit son voisin dans un match crucial pour le titre. 93e minute, alors que le score est nul et vierge, Paul Scholes s’envole dans les airs et crucifie Hart dans un Etihad Staduim en silence. Une liste non exhaustive, auquelle il faudra désormais ajouter le but de Robin Van Persie marqué ce dimanche. 92e minute, le Néerlandais enroule une merveille de coup-franc - détourné par Samir Nasri - qui permet aux Red Devils d’infliger à City, sa première défaite de la saison… la première depuis deux ans à la maison !
Sir Alex Ferguson, adepte de sorties médiatiques fracassantes, avait prevenu avant le match. « Si on l’emporte dimanche, ce sera l’un de mes plus grands succès de ma carrière ». 26 ans après sa prise de fonction, « The Gaffer » sait surtout que cette victoire lui offre six points d’avance au classement. Et la certitude, jusqu’au match retour que la ville de Manchester est de rouge vêtue.
Bonus : La chaîne de sport ESPN a surfé sur l’actualité du derby mancunien, en lançant une campagne de pub sur le thème du football au Royaume-Uni. On y fait la connaissance de deux supporters. L’un de City, l’autre de United, bien évidemment. Une traduction « en anglais » peut-être nécessaire…
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