Russie : du monastère au bordel ?

Arthur Beaufils 14/11/2012 0

Une opération policière menée fin octobre dans une maison close du centre de Moscou a créé un scandale épiscopal. L’hôtel de charme est une propriété du monastère Stretenski, le plus ancien de la capitale russe.

« L’établissement est privé et l’église n’entretient aucun lien avec ce dernier » rapporte l’agence de presse russe Ria Novosti. Il y a pourtant de nombreux éléments qui incriminent les ecclésiastiques moscovites.

Primo, la proximité. Quelques mètres seulement séparent l’hôtel et le monastère. Secundo, le bâtiment est loué par le monastère. Tertio, le patriarche Kirill, responsable de l’Église Orthodoxe russe, trempe dans plusieurs scandales depuis quelques temps. C’est d’ailleurs lui qui a fustigé les Pussy Riots pour leur « prière punk » dans une église.

Breguet et BMW

Kirill a été surpris en avril dernier en possession d’une montre Breguet d’une valeur de 22 000 euros et un prêtre proche du patriarche a eu cet été un accident spectaculaire au volant d’une BMW Z4, qui avait des plaques diplomatiques maltaises… Quelques affaires fort peu reluisantes pour l’image de l’église. L’hypothèse d’un bordel trop orthodoxe s’ajoute à la liste.

Lors de la descente de police, deux péripatéticiennes ont été interpellées. Les moines ont bien évidemment nié tout lien avec l’activité professionnelle des deux jeunes femmes. « L’hôtel pour amants », comportait sept chambres. Il proposait un tarif minimum de 1 750 roubles, soit 44 euros, pour une heure.

L’Eglise proche du pouvoir

Un des moines a expliqué aux autorités que le lieu avait été loué récemment dans le but de former les orthodoxes sur les canons religieux. Une source au sein du monastère s’est confiée à l’agence Interfax, elle avait « entendu qu’à coté du lieu de culte s’était établi un hôtel qui offrait des services intimes », toujours en niant un éventuel lien avec les religieux.

le monastère Stetensky

Si les responsabilités de chacun dans cette affaire de mœurs sont difficiles à établir, les connexions politiques des ecclésiastiques jettent encore un peu plus de zones d’ombres dans cette affaire. L’abbé Tikhon, responsable du monastère Stretenski, aurait aussi joué de ses relations avec Vladimir Poutine selon le Telegraph.

Suite aux différents scandales qui ébranlent l’Eglise Orthodoxe, cette dernière s’insurge et s’estime victime d’une campagne de diffamation. La police recherche toujours les maquereaux de l’hôtel de charme.

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