Fiscalité : Gérard Lanvin ne veut pas « être pris pour une pute »

Arthur Beaufils 15/01/2013 0

Le journal La Provence rapporte les propos de l’acteur français lors d’une conférence de presse. En tournée de promotion pour le film « Amitiés sincères » de Stephan Archinard, il s’est notamment prononcé sur l’exil fiscal de Gérard Depardieu, qui déchaîne les passions en France et la politique de François Hollande.

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«Gérard, je l’aime il fait ce qu’il veut dans un pays démocratique. S’il veut être Russe et se cailler les couilles, il y va, il a le droit. C’est ridicule !». Il est vrai que gouvernement socialiste ou pas, la France est engagé dans une économie européenne ultra-libérale et M. Depardieu est encore un citoyen libre. L’Europe c’est la libre circulation des biens, des personnes et donc des comptes bancaires… Stigmatisé l’acteur s’est tirer sur l’arbre qui cache la forêt.

Torreton : le dindon de la farce

Si beaucoup spécule sur l’avenir de Depardieu au cinéma, Philippe Torreton s’est mis à dos le cinéma français depuis sa saillie haineuse dans les colonnes de Libération. Après Fabrice Lucchini, Gérard Lanvin sanctionne Torreton, l’éternel second rôle du 7e art hexagonal. Il estime que c’est «délateur. Monsieur Depardieu est 1.000 fois plus brillant que lui». Petit rappel :Gérard Depardieu c’est deux Césars du meilleur acteur, un Oscar de la même catégorie et le Prix d’interprétation masculine à Cannes. Pour le prestige, il cumule le plus grand nombre d’entrée au cinéma en France après Louis de Funès… Torreton a un seul grand film à son palmarès, Capitaine Conan, sorti en 1996…

Le fossoyeur du cinéma ?

Malgré l’annulation par les Sages de la taxe à 75%, jugée anticonstitutionnelle, l’ultra taxation de certains haut-revenus devrait être effective sous une autre forme d’ici 2014. Pour Gérard Lanvin, c’est un baiser de judas pour les productions nationales. En travaillant plus pour être taxé plus, les grands noms du cinéma risquent de refuser des films, ce qui mettra au chômage de nombreux techniciens., « moi, même à 75 % je ne risque rien. J’ai une maison comme tout le monde mais c’est tout. Par contre, si on me propose deux films, je risque d’en refuser un et là, ça mettra 90 ou 100 personnes dans l’embarras», a-t’il déclaré.

Gérard Lanvin interpelle le président de la République sur certaines priorités, «au lieu de faire les 75%, qu’il s’occupe des appartements vides, des gosses qui couchent dehors». «Les dirigeants méprisent les acteurs. Les impôts, je suis d’accord pour les payer mais pas pour qu’on me prenne pour une pute!»

Un sentiment qui peut faire écho dans la société française, du col bleu qui a vu son temps de travail et donc son salaire amputé de plusieurs dizaines d’euros aux créateurs de richesses fortunés qui se sentent pris en otage par le nouveau gouvernement.

Il finit sur une déclaration forte, « j’ai honte de notre pays, je conseille à mes enfants de parti ». Le cinéma français, de sensibilité socialiste, semble être rattrapé par le malaise qui touche la société française depuis la crise de 2008.

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