Barbarossa sort son nouvel album « Bloodlines » à la rentrée. L’occasion de poser quelques questions a cet anglais au style particulier. Signé récemment sur le label londonien Memphis Industries (Field Music, POLIÇA, The Go! Team, Dutch Uncles), James Mathé aka Barbarossa sort son nouvel album, « Bloodlines », le 9 septembre prochain. Avec sa folk planante et ses beats electro, Barbarossa n’hésite pas à fusionner l’organique et le synthétique. Pour en savoir un peu plus sur l’univers de cet anglais à la barbe rousse, je suis donc allé à sa rencontre. Le rendez-vous était pris à l’hotel Alba, près des Grands Boulevards à Paris. « Barbarossa », je suppose que ça vient de ta barbe? Exactement. Pour la petite histoire, j’étais avec ma femme en Italie. On s’était arrêté au Duty Free pour acheter du vin rouge avant de repartir à Londres. Dans le magasin, l’un des vendeurs n’arretait pas de m’appeller Barbarossa, qui veut dire barbe rousse en italien. Du coup, le nom est resté. Racontes nous un peu ton parcours. Comment ça a commencé tout cela ? J’ai commencé à faire du piano très jeune, à 8 ans. L’apprentissage traditionnel, j’en ai eu vite marre, du coup, j’ai plus ou moins appris la musique tout seul, dans mon coin. Le temps est passé, et je me suis mis un peu à l’écriture. Au début, rien de quoi je pouvais être fière. Je me suis mis à jouer à droite à gauche avec des groupes. A l’époque, j’écoutais beaucoup Sufjan Steven. Je me suis acheté alors une guitare acoustique et j’ai commencé à faire des petits concerts, tout seul. Mes potes ont commencé à venir et j’ai eu d’assez bons retours. Certains me disaient : »putain, c’est cool ce que tu fais ». Là, j’ai compris que j’avais quelque chose qui valait peut-être le coup. Je me suis mis à bosser à fond, pour améliorer ma voix, mon écriture. Et c’est comme ça que cela a commencé. Sur certains de tes morceaux, on ressent une petite touche de Joe Goddard (leader de Hot Chip)… Il fait partie des gars qui t’ont influencé ? C’est flatteur, j’adore Hot Chip. Mais après au niveau de mes influences, il n’y en pas eu un groupe en particulier. Quand j’étais plus jeune, j’écoutais énormément de style différents. Au début, plutôt de la soul et de la Motown et des artistes comme Stevie Wonder ou Otis Redding. Les classiques… C’est ça. Ensuite, j’ai eu une période plus folk, ou j’écoutais Neil Young, The Band… A l’époque, j’ai commencé à donner bien plus d’importance à l’écriture. Après, sur des styles plus récents, ceux qui m’ont influencé, sont des groupes comme LCD Soundsystem, Dirty Projectors, Caribou et bien sûr, Hot Chip. Mais pour revenir à ta question, quand j’écris, je ne pense jamais à un auteur ou compositeur en particuliers. Je ne me dis pas : « Ok, je vais essayer de faire une chanson dans cet esprit », tu vois ? Crédit photo: Tris Hall Comment s’est passé l’enregistrement de « Bloodlines »? L’album est assez mélancolique, il y a un certain état d’esprit derrière ça ? Pour être honnête, à chaque fois que je m’assois pour écrire, je suis souvent dans un « mood » un peu sombre, un peu mélancolique… Comme beaucoup d’artistes… C’est vrai. Et puis, il n’y a que comme ça que je peux essayer d’écrire quelque chose de profond. Depuis mon premier album «Chemical Campfires» en 2008, j’essaye de conserver cet état d’esprit, cette émotion. Un fois que j’ai fini d’écrire, je bidouille tout cela avec des arrangements différents, aux claviers et aux percus. Donc cela prend beaucoup de temps. C’est pour cette raison que je n’ai pas sorti d’album depuis 5 ans. Et puis, en veillissant, tu prends le temps de te poser, de réfléchir à ce que tu es en train de faire. Il y aussi un loyer à payer, donc tu fais plus attention au chose. J’ai eu de très bons échos de ton label (Memphis Industries,ndlr). Apparemment, il donne beaucoup de libertés aux artistes. Ca change de certaines maisons… Oui, ils sont vraiment géniaux. Il m’ont donné énormément de libertés pendant l’enregistrement. Ils m’ont guidé et conseillé, sans me forcer à faire quoi que ce soit. C’était une super collaboration. En fait, tu arrives à vivre de ta musique ? Oui.. Tu as prévu de bosser avec d’autres groupe prochainement ? Je pense notamment à ceux qui sont aussi chez Memphis Industries. Chez Memphis Industries, j’aime beaucoup POLIÇA. D’ailleurs, je voudrais faire davantage de concerts avec eux dans le future. Ils ont un vrai univers. C’est quoi une journée type pour Barbarossa ? En ce moment, j’ai pas vraiment de « journée type ». Tu vois, aujourd’hui je suis en interview à Paris, demain je fais un concert à Londres, samedi je serais avec avec JUNIP, au festival Latitude de Suffolk en Angleterre Chaque jour est différent. Chaque jour, j’ai quelque chose de nouveau à faire. Et tant que je ne m’ennuie pas, je suis content. Ton album sort à la rentrée en France. Je suppose que tu as des projets après. En France, je serais en concert à Paris à la Flèche D’or le 21 septembre prochain. Sinon ensuite, je pars en tournée en Allemagne, puis aux USA. Après, on verra bien ce qui se passe… (rires.) D’ailleurs, tu as fait ton premier concert à Paris avec JUNIP au Trabendo. Alors, le public français ? Ecoute, c’était génial. Probablement, l’un des meilleurs concert que j’ai fait. La foule était entassée devant la scène, c’était incroyable. Et puis, l’acoustic dans la salle est parfaite. Tu sais un peu ce qui se passe au niveau de la scène musicale Française… Pour être honnête, je ne suis vraiment au courant. Ah si, peut-être le groupe The Shoes que j’aime beaucoup. La scène, c’est primordiale pour toi, ou tu prefères le temps passé en studio… tranquille. J’adore la scène. Voir le public en vrai, c’est ce qui a de mieux. D’un côté, j’aime aussi les moments d’expérimentations en studio, quand je bidouille. Il y a une ambiance particulière et ça fait aussi partie du truc. En parlant d’expérimentations, c’était quoi l’idée pour le visuel de « The Load » ? On s’est inspiré pas mal de certains films indépendants américains. Notamment du long-métrage de Vincent Gallo, « Buffallo’66« , et aussi de « Paris Texas » de Wim Wenders. C’est ce genre de visuel et d’atmosphère qu’on voulait, pour raconter cette histoire entre un homme et une femme. ****** Les albums que tu as le plus écoutés dans ta vie? Je dirais Stevie Wonder « Music Of My Mind », « Blue » de Joni Mitchell, et probablement le premier album de LCD Soundsystem, « Loosing My Edge ». Et les bouquins ? « Shakey », la biographie de Neil Young. T’es un vrai fan de Neil Young… Je suis un énorme fan… Même si j’ai un été un peu déçu de ses derniers concerts. La vie parfaite pour toi? Pouvoir continuer de vivre grâce la musique (rires.). Un mot pour décrire l’année 2013? (Un long silence s’installe) Le succès. Barbarossa sur Facebook L’album « Bloodlines » sur Memphis Industries, sortie le 9 septembre 2013 Partager : Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié. Nom* Email* Site Web Commentaire Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.