J’ai posé quelques questions à Call Me Senor, le plus mexicain des groupes parisiens. A gauche JB, le chanteur, et à droite Julien, aux claviers En plein Solidays dominical, j’ai découvert ce groupe (duo devenu quatuor) plutôt chouette. Je suis donc allée à la rencontre de JB et Julien, deux membres de Call Me Senor, qui venaient de vivre une guerre du rosé la veille. Chaussures bateaux aux pieds et lunettes à verres miroirs sur le nez, les deux trublions sont pleins d’amour et de Perrier rondelle. D’ou vient ce mélange d’anglais et d’espagnol dans votre nom ? JB: Un peu pour brouiller les pistes. Il y a beaucoup de groupes français qui chantent en anglais et on ne voulait prendre ni un nom français ni un nom anglais. Voilà, donc ça nous faisait marrer de mélanger les deux. On a une espèce de blague entre nous avec le Mexique depuis longtemps, c’est un thème qui nous touche, qui nous fait marrer, d’où le drapeau mexicain sur scène. Alex ( guitariste) me traite souvent de « chulo », les petites racailles mexicaines, et voilà c’est parti de là. Vos influences musicales et cinématographiques, vous êtes allés les chercher ou ? JB: Foals c’est un groupe qu’on adore, qu’on a beaucoup écouté depuis le premier album. Cinématographique ? A part le porno pour Julien, il y a peu de choses. Julien: Il y a un peu de tout, dans le groupe on a chacun nos influences perso qui se regroupent pas mal autour du rock et de l’électro rock. JB: L’idée du groupe à la base c’était d’avoir des chansons pop arrangées un peu de manière électro. Les sons électro de base avec la même phrase qui revient tout le temps ça a tendance à nous faire chier.On écoute beaucoup plus de pop, des Beatles jusqu’à Oasis. C’est plus les chansons qui nous intéressent que le son en lui-même. Vous êtes passés de 2 à 4 dans le groupe… Une raison ? JB: Parce que ce sont des supers potes, qu’ils jouent très bien et qu’ils ont des bonnes blagues. On se marre beaucoup plus à 4. En gros, en live, quand tu te retrouves à 2 sur une grosse scène en plein air y’a un moment où tu te sens un peu seul. Au fil du temps, c’est devenu comme ça, le groupe a un peu changé et c’est génial. Julien: C’est vraiment venu d’un besoin d’appui scénique, on était là pour la scène. C’est vrai que c’était très agréable au début parce qu’ils n’ont pas recruté des gens histoire d’avoir des gens en plus. On est tous potes à la base et en plus musicalement il n’ y a pas eu d’adaptation spécifique parce qu’on a les mêmes gouts. L’imbrication des 4 s’est fait très vite et de manière assez naturelle. Alex (guitare), Julien (synthé + machines), JB (percussions) et JB (vocals) C’est vôtre 3ème EP… JB: Ouais on a sorti deux EP avant, quand on était juste moi avec Alex. Ils étaient vraiment homemade, un peu enregistrés à l’arrache. Quand on a pris Julien et JB, là on a tout viré. On veut repartir à zéro parce qu’on considère que c’est un peu un nouveau groupe. Le dernier qui est sorti, on a fait ça de manière pro avec un studio. On l’assume beaucoup plus que les anciens. On aime beaucoup les chansons qu’il y a dedans, c’est juste qu’on va probablement les ré-enregistrer. Il y a eu une évolution dans vos sonorités. Pourquoi ce virage pop ? Julien et JB: On a enfin acheté le mode d’emploi des machines et on est en pleine lecture (rires). JB: En fait c’est assez marrant, parce qu’au début on ne savait pas trop gérer les machines. On savait jouer de la guitare, du clavier, mais de là de réussir à produire ce qu’on voulait, c’était assez compliqué. Là on est super contents, on a réussi à faire ce dont on avait envie. Et le prochain qui sortira, sera dans cette veine là. Julien: Les machines offrent un tel panel de possibilités, on a tellement d’ouvertures avec ça, que c’est bien de s’y intéresser. Pour chercher des nouvelles choses musicalement parlant, c’est cool et intéressant. «Tu peux pas vendre 15 milliards d’EP…» Vous avez fait pas mal de musiques de pub (Axe, Crunch, Ford, etc.)… JB: C’était super cool comme truc. Mais notre kiff ultime, ça serait de composer pour des films ou des choses comme ça en parallèle. C’est un autre moyen de faire écouter ta musique, c’est aussi grâce à ça que le groupe gagne un peu d’argent et s’achète des machines pour enregistrer des trucs. Tu peux pas vendre 15 milliards d’EP… C’est un autre format et c’est un truc qui est assez intéressant et on essaie d’aller de plus en plus là-dessus. On a aussi fait un mix pour une artiste qui s’appelle Petite. C’est un truc un peu pop et j’aime bien les voix de meufs, un jour j’aurai une voix de meuf donc j’irai au Brésil. Alors? Ca fait quoi de faire les Solidays ? Julien et JB: C’est cool, ça fait quelque chose. JB: Nous on joue souvent dans des plus petites salles ou dans des clubs et là, réellement ce qui est chanmé, c’est que le public est juste trop chaud Les gens sont comme des oufs, ils sont pas snobs. C’est easy quoi ! Julien: C’est vrai que c’est ça qui est fort. Maintenant je comprends les phrases clichés comme : « le public était grave là », parce que dès la première chanson le public suit et applaudit et il est à fond avec nous. Ca nous met en confiance. C’est vrai que nous on se présente avec nos musiques, on est pas sûrs que tout le monde connaît et voir qu’on est accueilli comme ça, c’est un énorme bonheur. JB: On a aussi vu Asaf Avidan ( « One Day » , ndlr) jouer au ping pong en coulisse, on s’est un peu foutu de sa gueule. Des Nike, une chemise hawaïenne et une barbe… C’est pour séduire votre public de Hipster ? JB: C’est pour faire plaisir à l’autre JB (batteur). Tout ce que je porte c’est rien que pour briller à ses yeux (rires). Je crois que c’est réciproque. Ce qui est assez marrant dans ce groupe c’est qu’on est tout le temps en train d’essayer de sortir la chanson qui va plaire aux autres. C’est une vraie dynamique et dans les concerts tu le ressens. Si je saute dans le public je sais que ça va faire kiffer Julien, si Julien est complétement ouf quand je me retourne, ça me fait kiffer… Julien: Par exemple pour Solidays rien n’est préparé, y’a certains groupes qui préparent des choses scéniquement et nous on a cette entente qui fait qu’on a pas besoin de ça. Et les choses passent naturellement, et on se marre vraiment en live, c’est un plaisir en plus. Votre bouquin préféré ? JB et Julien: La Bible. JB: Moi, je suis un taré de biographies. Je les enchaines. Là je me fais un truc sur Mohamed VI. Vous aimeriez avoir Bernard Tapie comme producteur ? JB: Plutôt Bernard de Lavillardière, pour les pays improbables. Il nous a toujours fait marrer avec Alex. Bernard Tapie non, je ne suis pas fan de ce que sa fille chantait. Je suis pas sûr qu’il ait de très bons goûts. En plus il a fait des chansons qu’étaient pas top. Dans votre clip « Begging for Trouble », il y a beaucoup de gens bizarres. Je pense notamment à cette dame qui donne le sein à un agneau… JB: En fait, on a bossé avec une réalisatrice et en gros, l’idée de départ c’était : si t’acceptes de faire notre clip, tu fais ce que tu veux. Et vu qu’elle a un esprit torturé, ça a donné cela. On a dû suivre son truc, mais c’était assez génial à tourner, on s’est bien marrés. Le truc terrible, c’est que le pauvre agneau est mort le lendemain. C’était sa dernière journée… Julien: C’était un agneau d’abattage, il a vécu 48 h. Il a vécu pouponné par 15 personnes et il a vu une paire de seins quand même. JB: On l’aurait bien fait jouer dans le groupe, c’est triste. Pour vous, 2013, c’est l’année de quoi ? JB: C’est l’année de Saez, probablement le mec que l’on déteste le plus. Nous ce qu’on aimerait, c’est refaire des festivals, surtout au printemps. Le kiffe ultime, ça serait quand même Calvi. Julien: L’année de l’album, il reste 6 mois dans l’année, on peut faire ça. On fera aussi des concerts à la rentrée. ************ Ces p’tits gars sont décidément chouettes alors achetez leur nouvel EP et JB vous cuisinera avec amour sa fameuse recette de pâtes au thon. Vous pouvez aussi « liker » leur page Facebook. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.