Le coût d’un printemps pourri ? 700 millions d’euros

Arthur Beaufils 12/06/2013 0
Vous avez l’impression que la France métropolitaine est sortie d’un hiver rigoureux pour entrer directement dans un automne pluvieux sans passer par la case printemps/été ? Et bien votre moral n’est pas le seul à pâtir de cette situation. L’économie française paye la note : 700 millions d’euros au bas mot.

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Déjà bien attaquée par un matraquage fiscal en règle sans aucune politique de création de richesses, l’économie française n’avait vraiment pas besoin d’un printemps qui lui fait perdre plus de 700 millions d’euros. Ce chiffre provient d’une enquête RTL qui a calculé le coût du printemps « le plus froid depuis 1987 et l’un des plus pluvieux depuis 1959″ (Météo France). Le tourisme, le bâtiment et l’agriculture sont les secteurs les plus impactés.

Didier Arino, le président du cabinet Protourisme, a indiqué que la perte dans le secteur du tourisme chiffrait à «300 millions d’euros par rapport à l’année dernière, où le printemps était déjà mauvais». L’étude son cabinet montre que «10% du chiffre d’affaires parti en fumée du fait de cette mauvaise météorologie», ajoute-t-il. «Entre une année où il fait beau et l’autre où le temps est maussade, c’est 30.000 emplois de différence. Les entreprises hésitent à embaucher», explique D. Arino.

Un bel été pour se rattraper

Les pluies récurrentes en avril et mai ont fait prendre du retard à de nombreux chantiers. Difficile de couler du béton, de couvrir un toit ou de terrasser un terrain avec ce mauvais temps. À cause de ce chômage technique, les pénalités de retard ont explosé. Selon la Confédération des artisans des petites entreprises du bâtiment (Capeb), le chiffre d’affaire est en baisse d’au moins 5% soit, 350 millions d’euros de perdus seulement à cause de cet extraordinaire printemps 2013.

Les étals des marchés témoignent à eux seuls de la détresse du secteur agricole. Certains produits maraichers ont des semaines de retard, les semis ont été dispersés et les fourrages noyés par les importantes chutes d’eau. L’année va encore être rude pour les agriculteurs. D’après la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), les pertes vont atteindre au minimum plusieurs dizaines de millions d’euros. L’impact de ce printemps « pourri » ne s’arrête pas là. Les récoltes d’automne seront aussi touchées et les tensions avec les exploitants espagnols sont encore plus fortes avec une offre française bien en dessous de la normale pour la saison.

Seul un été exceptionnel pourra relancer au moins le secteur du tourisme et requinquer par la même occasion le moral des Français. La consommation des ménages est la première source d’impôts directs en France (TVA). Une manne indispensable pour l’Etat à la vielle d’une année 2014 qui s’annonce plus rigoureuse que jamais.

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