Le gouvernement afghan sous pression après l’attaque du Palais présidentiel

Arthur Beaufils 25/06/2013 0

Moins d’une semaine après l’annonce officielle de la prise en charge de la sécurité du pays par les forces afghanes, le palais du président Hamid Karzaï a été pris d’assaut par les Talibans. Est-ce le début d’une nouvelle bataille en Afghanistan ?

2434278 afghan policemen stand guard at the site of a suicide attack in kabul Le gouvernement afghan sous pression après l’attaque du Palais présidentiel

Une attaque d’une rare envergure a touché la capitale, Kaboul, tôt ce mardi matin. Deux voitures bourrées d’explosifs avec 3 ou 4 assaillants à leurs bords ont essayé d’attaquer le Palais présidentiel et les bureaux de la CIA. Tous les assaillants aurait été tué a indiqué le chef de la Police.

Le mode opératoire a été amplement planifié. « Ils ont tenté de se faire passer pour un convoi de la force de l’OTAN en Afghanistan (ISAF) », a dit le policier. « Il y avait deux véhicules, deux Land Cruisers équipés de badges de l’ISAF et d’antennes; ils portaient des uniformes de l’ISAF », a-t-il ajouté.

Un combat a eu lieu vers 6 heures du matin à un poste de sécurité. Le barrage a laissé passer le premier véhicule après contrôle avant d’avoir de forts soupçons sur le deuxième. « Les gardes ont eu des doutes et ils ont tenté de la bloquer. Un combat s’est engagé et les voitures ont explosé », a-t-il poursuivi.

Assaut revendiqué

« Un important groupe de combattants a attaqué le bureau de la CIA, ainsi que le palais et le ministère de la Défense », a déclaré un porte-parole des insurgés peu après la tentative infructueuse de ce matin. Cet attentat intervient à quelques jours d’un tournant sans précédent dans la politique sécuritaire afghane. Dès l’annonce de ce passage de témoin, Kaboul avait été marqué par un attentat meurtrier.

Les doutes des observateurs quant à l’efficacité des troupes afghanes se confirment. L’attaque d’hier a encore démontré que les Talibans peuvent frapper dans les endroits les plus sécurisés du pays. L’ »après 2014″ s’annonce comme une véritable épreuve pour le gouvernement afghan, les 100 000 soldats restant de l’ISAF vont quitter le pays. Les clés du pays seront entre les mains des 350 000 membres des forces de sécurité afghanes, un contingent décimé par la désertion, l’inexpérience et le manque de matériel. Le conflit afghan est très loin d’être terminé et il est possible que le pays sombre définitivement dans une guerre civile interminable.

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