Elles sont partout… Elles nous accompagnent pour certaines depuis notre naissance et toutes se révèlent indispensables ou presque dans notre quotidien de nomade modernisto-individualo-attalien : les nouvelles technologies. Nous ne nous attaquerons pas à Nano-Brother et sa terrible manie stalinienne de nos espionner mais à des objets plus courants. D’où vient le DAB ? Qui a inventé le code barre ou encore l’arobase ? Réponse dans les lignes qui suivent…
Le DAB : À moins d’avoir un matelas bien garni, un grand oncle ancien membre du « Gang des Postiches » ou bien d’être exploité au « noir », le moyen le plus commun de retirer des billets c’est au distributeur automatique… Simple comme bonjour car il y en a des milliers sur le territoire. C’est leur inexistence qui choquerait. Auparavant, il fallait se rendre dans une agence bancaire, il fallait faire la queue, supporter les sautes d’humeurs des caissiers ou plus simplement trouver une agence ouverte ! Il y a plusieurs personnes dont on admet être les « pères » de nos DAB (il y a plusieurs controverses sur le concepteur « officiel »).
En 1939, un américain d’origine arménienne, Luther Simjian crée l’ATM (Automatic Teller Machine = DAB). Il dépose des brevets et obtient le soutien de la Bank of New York pour faire des essais. Ces derniers sont peu concluants. La banque constate en effet que ce sont les marginaux (joueurs invétérés, prostitués) qui l’utilisent pour éviter les guichets et leurs caissiers. L’appareil est retiré.
C’est en 1966 qu’un anglais, James Goodfellow, dépose les brevets d’un guichet automatique à cartes, tel qu’on le connaît aujourd’hui. C’est pourtant un écossais du nom de John Sheperd-Barron, dont l’Histoire a retenu le nom comme inventeur du distributeur automatique de billets. Son idée est née d’une frustration impensable au XXI siècle : il doit retirer des sous en agence pour la semaine à venir, l’agence est fermée. Sheperd-Barron est obligé d’échanger un chèque contre du liquide à son garagiste ! « J’ai commencé à réfléchir à un meilleur moyen d’avoir accès à mon argent, quand je voulais. J’ai alors penser aux distributeurs de chocolats, où une barre chocolatée est délivrée contre l’insertion d’une pièce de monnaie dans la machine. Je me suis dit qu’il devait bien être possible de faire de même avec de l’argent de chacun » témoigne-il. Un sorte de carte à empreinte radioactive (la carte à puce n’existe pas encore) est introduite et contre un code - 4 chiffres car Sheperd-Barron n’en retenait pas plus - et un tiroir avec 10 £ s’ouvre ! Une révolution est marche.
À la fin des années 60, on compte 781 DAB dans le monde contre plus de 2 millions aujourd’hui…
L’Arobase : @ renvoi à la préposition latine ad, qui signifie « vers » ou « à ». C’est un signe que tout le monde connaît, en tout cas tous ceux qui ont eu accès à internet au moins une fois dans leur vie. Pas un email ne s’envoie sans le petit symbole dont on ne connaît pas - encore - l’historinette.
Aucun dictionnaire français ne l’a répertorié, les typographes se cassent les dents, colloques après colloques, sur ses origines. L’arobase est un mystère. Le salut vient peut-être du clergé, plus précisément des moines copistes. Avant l’invention de l’imprimerie, ils sont tentés d’utiliser des ligatures (ndlr : fusion de deux lettres consécutives, qui le savait pour de vrai hein ?) qui sont d’ailleurs courantes à l’époque. @ résulterait donc de la ligature de la préposition latine ad. Cette thèse est contestée car peu de manuscrits contiennent le symbole. Pour la plupart des typographes, le @ aurait été inventé par leurs confrères de la Renaissance.
Il serait alors utilisé comme un « a » minuscule. L’explication, comme la précédente, semble logique mais encore une fois il n’y a pas de trace du fameux signe dans les premiers livres publiés en Italie ou en France. Pour les commerçants espagnols, l’arroba vient de l’arabe, c’est une unité de mesure de poids au XVII siècle. Au XIX siècle, les pays anglo-saxons utilise l’@ pour noter le prix unitaire des marchandises (ex : 4 cochons @ 6$).
Sa résurrection vient donc d’internet, en tout cas dans son origine latine. C’est en 1972 que Ray Tomlinson, un des pionniers du web, le place entre le nom du destinataire et celui de sa boîte aux lettres électronique. L’@ que l’on connaît aujourd’hui !
Par Arthur Beaufils








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