Les rebelles syriens veulent ouvrir des négociations avec Damas

Arthur Beaufils 11/02/2013 0

Depuis l’intervention au Mali, le conflit syrien a été relégué au second plan dans les médias. Les combats font toujours rage dans le pays tandis que les rebelles veulent entamer des pourparlers avec le régime. Dans quel but ?

djihadiste en syrie 1 Les rebelles syriens veulent ouvrir des négociations avec Damas

Moaz Al-Khatib, le président de la Coalition nationale syrienne (CNS), a déclaré dimanche via sa page Facebook vouloir des débuter des négociations avec les représentants du président Bachar Al-Assad au sujet des régions contrôlées par les rebelles. Le cheick à la tête de la Coalition syrienne affirme vouloir le  »minimum d’effusion de sang et de destruction » en permettant à Bachar Al-Assad de quitter le pouvoir.

Cette offre intervient alors que l’opposition viendrait de faire une percée dans l’est de Damas selon ses combattants. Il est toujours très difficile de savoir ce qui se passe réellement sur le terrain. Le gouvernement ne communique pas tandis que l’OSDH est vivement critiqué pour son manque d’impartialité. On ne sait toujours pas quelle est la situation à Damas et pour les civils.

Le Caire vs Damas

Cet appel de l’opposition est salué par les différents acteurs de la communauté internationale proche du dossier. L’offre a été validée par la Ligue Arabe et les Etats-Unis ainsi que par les alliées de la Syrie, la Russie et l’Iran. Moaz Al-Khatib aurait rencontré l’émissaire international Lakhdar Brahimi dimanche au Caire. Cette offre ne fait pourtant pas l’unanimité au sein de l’opposition syrienne. Le conseil national syrien, faction majoritaire de la Coalition, rejette toute négociation en réaffirmant leur attachement « révolution », autrement dit aux combats et à la violence.

Le régime syrien n’a toujours pas répondu à l’appel du CNS et campe sur ses positions. Le ministre de l’information, Amran Al-Zoubi, a rappelé que Damas était ouverte au « dialogue national » et invite le CNS a venir dans la capitale. Une proposition que rejette depuis des mois l’opposition qui veut régler la crise au Caire, auprès de Lakhdar Brahimi, réputé proche de l’opposition.

Le Cheick Moaz Al-Khatib dit regretter ce rejet qu’il considère comme un « message négatif ». « Le régime a manqué une occasion rare d’entamer un dialogue, adressant ainsi un message très négatif tant à l’intérieur qu’à l’extérieur », pouvait-on lire sur sa page Facebook, qui fait office de média.

Réelle volonté politique ou débâcle militaire ?

Après bientôt deux ans de combats, le conflit syrien reste une sorte d’inconnue avec peu d’images et beaucoup d’informations invérifiables. Les rebelles syriens, qui compteraient sur 100 000 soldats notamment avec l’ASL, résistent face à une armée régulière trois fois plus nombreuse, expérimentée et bien équipée. De l’avis de beaucoup de spécialistes, cette résistance est aussi surprenante qu’inhérente au soutien militaire de pays dits occidentaux.

Alors que les matières premières seraient (une fois de plus) les réelles motivations de ce conflit, qui s’est pourtant donné des airs humaniste et démocratique dans les médias, il semblerait que l’opposition veut camper sur les territoires conquis ces derniers mois.

Cet appel à la négociation cache peut-être une faiblesse grandissante de la rébellion puisque le discours de la Coalition était de faire tomber coûte que coûte le régime il y a encore quelques mois. S’ils étaient en position de force, les combattants de l’opposition feraient tomber Damas, le bastion du régime, avant d’imposer des pourparlers avec les vaincus.

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