L’Australie faisait encore partie des rares pays qui protégeait les requins, mais aujourd’hui, le ton change. Après la violente série d’attaque qui a frappé le pays, les autorités australiennes prévoient d’abattre tout requin blanc qui s’approcherait trop près des côtes.
Pendant que l’Afrique du Sud teste son » bouclier électrique » anti-requins, l’Australie vient d’autoriser à nouveau l’abattage des requins blancs. Conscients d’une forte présence de squales dans cette région, les baigneurs et surfeurs s’y baignent pourtant sans ménagement et les accidents mortels étaient jusqu’à présent très rares (un mort pour une quinzaine d’attaques en moyenne chaque année).
Une année meurtrière
Pourtant, en 12 mois, cinq personnes ont été tué par des requins en Australie Occidentale. Avec l’été qui approche, les autorités australiennes ont décidé de prendre « les choses en mains ».
Selon un nouveau programme, tous les requins qui s’approchent trop près des plages de la côte ouest de l’Australie seront capturés et tués.
« Auparavant, les ordres étaient donnés en réponse à une attaque, mais maintenant une action proactive sera mise à l’œuvre si un grand requin blanc présente une menace imminente pour les gens » explique le ministre de la Pêche local, Norman Moore.
La majorité des attaques mortelles proviennent de requins blancs, dont la taille peut atteindre les six mètres.
2 millions de dollars AUD dans un plan d’abattage
Sur les 6.85 millions prévus pour ce « plan préventif », deux millions de dollars AUD seront destinés à la chasse et à l’abattage des squales. Deux autres millions AUD seront consacrés à la « recherche » sur ces derniers. Une façon honorable de la part du gouvernement australien de se donner bonne conscience…
Le reste de la somme servira à acheter des jet-skis supplémentaires pour les nageurs-sauveteurs mais aussi à financer une application d’alerte pour smartphones et les réseaux sociaux. Concrètement, si un utilisateur aperçoit un requin blanc qui nage « là ou il ne devrait pas », il aura juste à signaler la plage en question.
Des mesures disproportionnées
D’après Christopher Neff, chercheur à l’université de Sydney, les statistiques après une décennie d’abattage à Hawaï prouvent que cette stratégie ne fonctionne pas. Les écologistes relativisent le phénomène, rappelant que l’homme ne fait pas partie du régime alimentaire des squales et que la grande majorité des accidents sont donc dus à une méprise: les requins peuvent en effet confondre la planche des surfeurs avec une otarie ou une tortue.
L’ accroissement des attaques dans le monde viendrait d’un facteur simple : la multiplication du nombre de surfeurs, qui seraient 27 millions selon la Surf Industry Manufacturers Association. Pour rappel, c’est aux surfeurs de s’adapter aux risques que représente inévitablement l’exploration d’espaces sauvages. Les requins étaient là bien avant eux.