La poupée qui voulait devenir présidente

Raffael Enault 19/02/2012 0

1297236072481 ORIGINAL 201x300 La poupée qui voulait devenir présidenteCindy Lee est un peu la candidate que personne ne prend au sérieux même si cela fait dix ans que le parti du plaisir qu’elle représente existe. A deux mois des prochaines échéances présidentielles, nul doute qu’elle n’obtiendra pas les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter au premier tour. Pourtant, l’ex strip teaseuse refuse de jeter l’éponge et continue à croire en ses rêves de présidence.

Blonde, siliconée, Cindy Lee attire l’œil des médias. Dotée d’un physique relativement inédit en politique, la candidate du parti du plaisir est régulièrement l’invitée de nombreux plateaux télés. Pourtant, elle ne dispose même pas de quartier général pour sa campagne. Tout se passe depuis chez elle, dans son modeste appartement de Champigny sur Marne. Son équipe de campagne est à peu près proportionnelle au nombre de personnes qui la soutiennent : ils sont cinq tout au plus. Son ami Julien fait office d’attaché de presse. Il n’hésite d’ailleurs pas à donner le numéro de portable de Cindy au premier prétendu journaliste qui le contacte en déclarant que « cela fait deux jours qu’il n’a pas eu de nouvelles de Cindy » et que pour la joindre, « il fallait mieux essayer de la contacter directement. »

Une candidate motivée

Dans sa voiture personnelle, elle sillonne la France entière à la recherche des précieuses signatures. Peu nombreux sont les maires qui acceptent de la recevoir. Mais voilà, Cindy est une battante et n’abandonnera pas, elle continuera de se battre pour « plus de démocratie » et dénonce « le système des signatures » qu’elle voudrait voir devenir anonyme.

Un programme atypique

Si elle est élue présidente, elle « ré ouvrira les maisons closes », légalisera la prostitution et dépénalisera la drogue. Mais ce n’est pas tout. A cela s’ajoute un programme économique aussi utopique que ridicule. Très vite, il paraît évident que certaines questions d’ordre politique resteront sans réponses faute de connaissances des sujets évoqués. D’ailleurs, le site du parti reflète bien les convictions de la candidate, des dizaines d’idées peu développées qui finalement ramènent toutes à un seul et même sujet : le sexe.

Des idées pas à la hauteur du débat

Même si le sexe est quelque chose qui concerne tout les français, il reste un sujet secondaire dans le débat public. En ces temps de crise économique et sociale, le peuple de France à bien d’autres préoccupations que le plaisir charnel. Ainsi donc, Cindy Lee et son parti ne sont finalement qu’une attraction médiatique. Digne d’un discours de miss France, son programme fait rire le peu de gens qui prennent la peine de l’écouter. La candidate du parti du plaisir semble donc être condamnée à garder son costume de clown du monde politique et ce, au moins jusqu’au jour ou ses idées seront à la hauteur de son tour de poitrine. Grâce à des candidats comme Cindy Lee, le système bipolaire UMPS à donc encore de beaux jours devant lui.

Par Raffaël Cabin

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