Le survivalisme est un terme qu’on entend assez rarement et qu’on ne connait pas vraiment. Pourtant, le livre de Piero di Giorgio, Survivre à l’effondrement économique, connaît un véritable engouement. Dans le top des ventes sur Amazon ou la Fnac, il en est à sa quatrième réimpression. Roads Magazine se penche sur le sujet.
Une théorie au nom assez effrayant, le « survivalisme » revient sur le devant de la scène. Le nombre important de fans d’émissions de télé réalité comme Koh Lanta, Man vs Wild, le succès de blockbusters comme The Book of Eli ou encore 2012 atteste d’un retour, probablement inconscient, à ce genre de mouvements qui connaissent un regain de popularité avec l’accentuation de la crise économique actuelle.
Le survivalisme est comme son nom l’indique une théorie basée sur la survie. Il englobe les méthodes utilisées pour se prémunir d’une hypothétique catastrophe naturelle, sociale, économique, environnementale.
Le livre de Piero di Giorgio anticipe un chaos économique qui engendrera un chaos social. Le monde actuel est sur le déclin et notre société va devoir faire face à des évènements dont on entrevoit déjà les prémices. La liste du survivaliste est longue ; surpopulation, pénurie de pétrole et de matières premières, dérèglements climatiques, baisse de la production de nourriture, tarissement de l’eau potable, mondialisation débridée, dettes colossales, immigration massive, violences urbaines, révoltes, révolutions, guerres…
La B.A.D, meilleure chance de survie
Son manuel de survie s’articule autour d’un concept celui de la B.A.D. Base Autonome Durable, on s’imagine déjà devoir investir dans un bunker anti-nucléaire. L’idée est la même, si Di Giorgio n’a pas acheté un ancien bunker de l’armée suisse, comme il est courant pour les survivalistes helvètes, son chalet perdu dans les montagnes est la B.A.D « témoin ». Dans un endroit que l’on se doit de tenir secret, il a accumulé assez de nourriture pour une année et pour subvenir aux besoins de sa famille, de ses voisins et de son chien. Il conseille de prévoir de large stock de conserves, surtout des fruits et des légumes, au total sa base dispose de plusieurs tonnes de provisions.
Dans sa mission de survie, le devoir de sauvegarder une partie de notre culture est présent. Des livres, DVD ou des cartes sont aussi conservés. La proximité d’une source d’eau est indispensable. De même que le fait de disposer d’armes et de munitions en quantités suffisantes… Di Giorgio a aussi un arsenal digne d’un film dans sa B.A.D. Il explique qu’en cas de chaos social, défendre sa famille est la chose la plus importante. Et que ce ne sera pas en parlementant…
Réalisme ou pessimisme extrême ?
Une chose est sûre, le survivalisme n’en est pas à son premier regain de popularité, surfant sur les crises en tout genre depuis plus de cent ans, il est normal que dans notre contexte de crise économique globale, ce soit de nouveau le cas. Les survivalistes ont toujours été très marginaux mais nous sommes dans une époque de changements importants. Le libéralisme est de plus en rejeté par l’opinion et aussi par de plus en plus d’hommes politiques de tout bord. Le « Khaos » grec est à nos portes et selon un sondage Ifop, 49% des français estime que nous serons dans la même situation d’ici les prochains mois. Est ce pourtant une raison d’agir aussi radicalement ? En tout cas si les choses se corsent, on est plus serein avec une telle « base » dans son porte-clés.
Piero di Giorgio organise une série de conférences à travers la France suite à la parution de son livre. Il fait salle comble à chaque passage, synonyme de la popularité du survivalisme chez nos concitoyens. Il est assuré qu’aucuns grands médias ne fera vent de cette œuvre « anti-système », c’est pourquoi Roads Mag éclaire nos lecteurs avides de connaissances. De toute façon personne ne pourra se trouver un chalet perdu en montagne aussi facilement qu’un Suisse… Ce livre mérite quand même qu’on le lise, en pourrait en retenir quelques conseils en cas de faillite de notre société.