Selon une proposition de loi déposée par le Front de gauche à l’Assemblée, le mot « race » pourrait être tout simplement retiré de la législation française.
Il faudrait désormais s’y habituer: le mot race n’est, ou ne sera plus. Il n’y a pas de place dans la République pour la race », déclarait François Hollande en mars 2012 lors d’un meeting consacré à l’Outre-mer à Paris.Un an après, André Chassaigne, membre du Front de gauche et plusieurs de ses alliés, ont déposé une proposition de loi visant à faire disparaître le terme « race » du Code pénal, du Code de procédure pénale et de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Pour ne pas risquer de faire tomber l’incrimination de racisme, les députés socialistes ont donc fait adopter un amendement affirmant explicitement, dans l’article premier, que « la République combat le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. Elle ne reconnaît l’existence d’aucune prétendue race. »
Cindy Léonie, présidente de l’association SOS Racisme déclare : « SOS racisme est favorable à cette mesure mais qu’en est-il de l’effectivité des pouvoirs publics en matière de lutte contre le racisme ? Si la mesure est adoptée, j’espère qu’elle marquera le « top départ » de l’action ! »
Plus symbolique que pragmatique - n’en déplaise à Cindy Léonie -, cette mesure aura pour incidence de concrète de simplement supprimer la « race » d’une cinquantaine de textes. Pour rappel, le concept était apparu le 21 avril &939, via le décret-loi Marchandeau.
La droite l’a rêvé, la gauche l’a fait!
En 2003 déjà, la droite exprimait son désaccord concernant la mise en place de ce camouflet, soulignant les « difficultés juridiques de mise en œuvre. » La majorité du gouvernement est favorable à cette proposition de loi, et la droite a d’ores et déjà prévu de voter contre, du grand classique. Cependant, la notion de race pourra être reprise afin de condamner des actes de racisme ou xénophobie. Est-ce un procédé très honnête, intellectuellement parlant? La présidente de SOS Racisme ajoute: « Supprimer le terme race de la législation française doit être vu comme un symbole important. La présence de ce terme dans la législation valide en quelque sorte l’existence de plusieurs « races ».
Pour les députés PS, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des lois, la suppression du mot dans la législation « n’est qu’une première étape ». À l’Élysée, on a récemment assuré que la promesse de François Hollande n’était « pas enterrée« , mais qu’elle ne pouvait être insérée dans la première révision constitutionnelle prévue pour le 22 juillet.
La garde des Sceaux, Christiane Taubira, a salué « un acte nécessaire, noble, fort, dans une période où l’on voit une résurgence, une désinhibition du rejet de l’autre ». « Le message est bienvenu », a-t-elle dit.
Lionel Tardy (UMP), qui s’est prononcé contre, a pour sa part stigmatisé « une démarche qui aboutit aux idéologies totalitaires ». « On ouvre une boîte de Pandore (…) les juges ont assez de travail comme ça ! » « On ne change pas la réalité en changeant les mots », a-t-il ajouté avant de lancer : « Vous gaspillez beaucoup de temps et d’énergie pour des chimères. »
Cette mesure pourrait être appliquée dès le mois de juillet, lors de l’examen de la réforme constitutionnelle.
c’est une bonne chose d’enlever du vocabulaire legislatif donc de la legislation le mot « race » qui par le passé 39/45 a été le lit de l’extremisme et l’antisémistisme par l’extermination de tout un peuple.