L’Iran est directement désigné pour avoir perpétré les derniers attentats à Bangkok et ceux visant les ambassades d’Israël. Tous les médias occidentaux relayent cette information en boucle. Ces accusations interviennent dans un contexte de menaces d’invasion de l’Iran, qui poursuit son programme nucléaire militaire malgré les sanctions économiques prisent à son encontre. Coïncidence, vérité ou manipulations ?
Depuis le début de la semaine, l’Iran se trouve une nouvelle fois dans une tourmente terroriste mondiale. Mardi 14 février, deux attentats contre les ambassades d’Israël en Inde et en Géorgie, ont fait quatre blessés. Hier, Bangkok a connu une série d’explosions qui a blessé le porteur d’une des bombes. Aucune affirmation officielle n’a été faite concernant la nationalité iranienne présumée des hommes interpellés.
Où sont les preuves ?
Pourtant Israël accuse formellement l’Iran d’être le responsable de ces attaques, notamment via le ministre de la Défense, Ehud Barak, qui prône une intervention militaire sans délai contre la République Islamique d’Iran. « L’Iran, qui est derrière ces attentats, est le plus grand propagateur de terrorisme dans le monde« , a déclaré avant-hier M. Nétanyahou, chef du gouvernement Israélien. Il serait logique d’apporter des preuves tangibles avant d’avancer de tel propos. Pourtant ce n’est pas le cas. Sans citer l’Iran, Hilary Clinton et Catherine Ashton ont aussi condamné ses actes terroristes.
Un alibi en or
Il faut rappeler que ces explosions coïncident avec l’anniversaire de l’attentat qui couta la vie à un chef militaire du Hezbollah chiite libanais, Imad Moughnieh, le 12 février 2008. Cette élimination est imputée au Mossad par le Hezbollah. Pourtant ce dernier n’a pas revendiqué les attaques.
Il pourrait donc s’agir d’une tentative d’Israël pour maintenir la pression sur l’ONU, l’Union Européenne et la diplomatie américaine, qui sont favorables à une intervention militaire en Iran en agitant l’épouvantail terroriste. Ce qui permet de légitimer n’importe quelle action militaire visant un pays soupçonné de « menacer la sécurité dans le monde » depuis septembre 2001. La preuve avec les exemples afghan, irakien, libyen et bientôt syrien.
Israël ne peut pas être objectif à propos de l’Iran
Rappelons qu’avec le Mossad, le Shabak et l’Aman, Israël dispose de services de renseignements parmi les plus performants au monde. Entre l’affaire des « Vedettes de Cherbourg » , la traque des anciens nazis en Amérique latine ou l’opération Colère de Dieu, le Mossad a démontré ses capacités opérationnelles depuis des décennies.
Il y a un tel flou autour de ces accusations qu’on peut alors légitimement se demander si des agents israéliens n’auraient pas pu monter ces opérations. Armer de bombes des prétendus terroristes, en possession de (faux ?) passeports iraniens, est largement à la portée des services secrets de l’État hébreu. De tels procédés ne sont pas inédits. Ces hypothèses sont aussi légitimes que celle des médias occidentaux qui soupçonnent eux l’Iran, malgré les démentis officiels de Téhéran.
Citoyens ! Interrogez vous !
Il apparait qu’une seule version soit proposée à nos concitoyens. Généralement, une vision unilatérale sur un sujet aussi important devrait susciter des interrogations quand à la véracité des accusations avancées. Malheureusement il est dur de lutter contre la diabolisation de l’Iran, mise en place depuis plusieurs années par nos médias…Probablement pour nous préparer à une guerre qui ne sera encore pas la nôtre.
Par Arthur Beaufils