Le « souci d’apaisement » exprimé samedi par le gouvernement face aux opposants au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’a calmé personne. Après une nouvelle nuit d’affrontements « sporadiques, » c’était l’heure du pique-nique. Appuyés par des élus, ils exigent le retrait des forces de l’ordre avant tout dialogue.
« Le Premier ministre veut amener des mesures d’apaisement, alors que c’est lui qui a allumé des incendies partout », a déclaré à Notre-Dame-des-Landes Dominique Fresneau, coprésident de l’Acipa, la principale organisation d’opposition au projet. M. Fresneau, a également demandé le « retrait » des forces de police avant toute négociation, répétant l’exigence de l’association posée la veille.
Valls ne veut «pas de conditions au dialogue»
«Il n’y a jamais de conditions au dialogue», a déclaré le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, ce dimanche en marge d’un déplacement en Corse. «Ce projet doit se faire avec le temps et avec le dialogue, pour expliquer, pour protéger, et donc cette main tendue doit être prise comme telle, sans condition, avec la volonté d’avancer mais avec le respect de la loi et c’est le rôle évidemment des forces de l’ordre, dont je salue une nouvelle fois le travail et l’engagement», a affirmé le ministre lors d’une conférence de presse.
Une « commission de dialogue »
Matignon a annoncé samedi soir la mise en place d’une « commission du dialogue » au sujet de l’aéroport.Europe Ecologie-Les Verts, opposé au projet d’aéroport mais présente dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, a qualifié dimanche dans un communiqué cette annonce d’« excellente nouvelle » pour ne froisser personne…
La lutte continue
Plus de 150 opposants ont, dans l’après-midi, organisé un grand pique-nique sur un terrain proche du site. Ils annoncent reprendre la construction de cabanes pour poursuivre leur lutte, alors que tout un campement de constructions illégales a été détruit samedi.
En marge de ce rassemblement, une quarantaine d’élus de différents partis politiques ont également manifesté contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes devant la préfecture de Loire-Atlantique située à Nantes.
La délégation a finalement été recue à la préfecture . « Nous demandons à Manuel Valls et à Jean-Marc Ayrault d’ordonner le départ de toutes les forces de l’ordre qui sont stationnées sur le périmètre du projet d’aéroport. C’est le seul préalable au dialogue avec le gouvernement », a déclaré devant la presse Françoise Verchère, du Parti de Gauche, coprésidente du collectif.
La classe politique divisée
« Le compte n’y est pas, » a jugé le Parti de gauche, la formation de Jean-Luc Mélenchon, qui exprime toujours son refus du projet.
À droite, le maire UMP de Bordeaux Alain Juppé a qualifié la proposition du gouvernement de « reculade. » « On crée une commission, c’est-à-dire qu’on diffère le projet« , a-t-il dit.
De son côté, l’Union des démocrates indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo appelle le gouvernement à «suspendre» le projet de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes «après qu’il a enfin compris qu’il fallait engager une concertation.» «A l’évidence, le projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est intenable sur le plan économique et injustifiable sur le plan écologique», affirme la formation centriste. «Deuxième évidence, le gouvernement aura beau faire de la concertation son leitmotiv, il donne un bien mauvais exemple. La méthode gouvernementale a fait l’impasse sur la démocratie participative et la recherche du consensus. Nous regrettons l’intransigeance des méthodes du gouvernement qui ne mènent qu’à la division et à la violence», ajoute le parti de Jean-Louis Borloo.
C’est quoi cette commission?
S’exprimant sur RTL, le patron des députés écolos, François de Rugy, a reconnu que « bien sûr, nous n’avons pas compris que cette commission de dialogue signifiait l’arrêt pur et simple du projet. Il ne faut pas mentir aux gens. » Mais il dit « espérer que ce ne soit pas qu’une commission de propagande. »
Toujours un brin provocatrice, Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, a déclaré que le rôle de la commission est d’exposer à toutes les parties prenantes la réalité des travaux réalisés ainsi que leur impact sur la biodiversité. Elle la qualifie ainsi « de commission d’informations partagées qui permettra au dialogue de se renouer dans de bonnes conditions. » Qui a parlé de propagande?
Le politologue Stéphane Rozès, interrogé par l’AFP, ne croit pas que le gouvernement recule. Il pense plutôt qu’il manie la carotte et le bâton : il essaie de trouver un compromis entre la fermeté sur les pratiques, et puis l’écoute, le dialogue sur le fond du dossier. C’est pas bête d’avoir pensé à mettre une carotte au bout du bâton!








..INJUSTIFIABLE SUR LE PLAN ECOLOGIQUE…DIT BOORLO ,LUI QUI A DONNE DES PERMIS D EXPLOITATION DE GAZ DE SCHISTE!!!!a quoi joue t il ???????