Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le scénario était écrit d’avance : la classe politique qui a vendu la France il y quatre ans en votant pour le traité de Lisbonne a récidivé en la vendant à nouveau par le vote en faveur du TSCG. En agissant de la sorte, les soi-disant représentants du peuple français se sont fait parjures. Depuis le 9 octobre 2012, jour du vote du TSCG, la France sait combien son auguste assemblée comporte de prostituées du Système.
Menteur ou imbécile ?
Jean-Marc Ayrault, celui qui, paraît-il, serait le premier ministre de la France, a craché son mépris au visage du peuple français en affirmant qu’il était inutile de recourir à un référendum pour valider le TSCG, car celui-ci n’entrainerait aucun transfert nouveau de souveraineté. C’est littéralement se foutre de la gueule du monde. Nous avons déjà montré dans un article précédent, que l’ultra-rigueur, la « règle d’or », par les coupes budgétaires qu’elle implique, ne peut que modifier de façon substantielle la politique d’un gouvernement, quand elle ne lui impose pas simplement la ligne à suivre. Croire que le Pacte budgétaire européen n’entrainera pas de transfert de souveraineté est aussi stupide que de considérer que la constitution de l’URSS n’impliquait pas la planification et la collectivisation des moyens de production.
Comme on s’en doute, Jean-Marc Ayrault est le premier à ne donner aucun crédit à sa propre parole. Il sait pertinemment que ce traité érodera une énième fois la souveraineté de la France. Jean-Marc Ayrault est donc un menteur. De même, ment-il de façon éhontée lorsqu’il affirme ne pas vouloir être « le premier ministre d’un tournant de l’austérité ». Il ment puisqu’il a œuvré à faire passer au parlement un texte dont la lettre même impose sans ambiguïté l’austérité à l’Etat qui s’y soumet. Jean-Marc Ayrault est un menteur. Un menteur payé par l’oligarchie financière pour justifier par le mensonge la mise en esclavage bancaire du peuple de France. Un menteur payé pour expliquer jour après jour que la réalité n’est pas la réalité.
L’ère des cervelles tordues : le rétablissement des droits féodaux passe inaperçu
La sourde indifférence dans laquelle la France s’est laissée crucifier est un fait historique hallucinant unique en son genre.
La situation est bien significative de notre époque : le public (ne disons plus le peuple) a les yeux rivés vers l’élection du président de l’UMP, les paris frauduleux de handball, les résultats du PSG… On en parle des heures et des heures à la télévision, on gaspille des pages et des pages dans la presse écrite, on nous harcèle à la radio. Mais la ratification d’un piège à loup dont les conséquences seront considérables pour la France ? Le strict minimum. On ne s’attarde pas. Idem en ce qui concerne l’entrée en vigueur du Mécanisme européen de stabilité, institution dont il n’est pas exagéré de dire qu’elle est proprement d’essence dictatoriale. Songer que notre monde serait dominé par la bêtise serait une erreur. C’est bien pire que cela : il est basé sur une folie aveugle, candide, dont votre serviteur ne retrouve d’équivalent que dans les années précédant la Seconde guerre mondiale, folie très bien décrite par Henri de Kérillis, héros oublié, dans ses divers écrits.
Bien sûr, Théâtre de Guignol oblige, les partis et associations dits « à la gauche de la gauche », ont manifesté contre la ratification du traité. Mais ces gens-là, aussi, nous prennent pour des imbéciles (pour rester poli), puisqu’au soir du premier tour, il ne leur a pas fallu une heure pour tous se rallier au vote Hollande, alors que jamais celui-ci ne s’était engagé à retirer la signature de la France de ce traité scélérat. Au mieux, Hollande s’était engagé à renégocier le traité, mais la jurisprudence Jospin sur le Pacte de stabilité nous assurait que cet engagement était du toc. De surcroit, le texte concerné ne devait pas être renégocié mais purement et simplement abrogé. Les faux opposants de gauche ont donc, quoi qu’ils en disent, cautionné par leur vote présidentiel, le TSCG. Les Verts et le Front de gauche ont eu beau vouloir ne pas se salir les mains en refusant leur vote, ils restent néanmoins des complices indirects de cette ratification puisqu’ils ont contribué à la victoire socialiste, donc à la victoire de l’UMPS.
Chloroformisé qu’il est, le peuple de France ne s’aperçoit pas du guet-apens dans lequel ceux qui sont payés pour le trahir l’ont jeté. Car c’est bien d’un guet-apens qu’il s’agit. Voter pour ce traité est un acte de haute trahison, véritablement criminel, qui condamne le peuple de France à vivre un enfer social.
Au fond, cette énième haute trahison de la classe politique française est l’expression de la perfection atteinte par le totalitarisme de marché dans l’art de la domination. On ne peut dire que le peuple de France soit servile, puisqu’il n’a pas conscience d’être soumis. Il est plutôt plongé dans une sorte de paralysie intellectuelle et mentale qui l’empêche de considérer le réel avec lucidité et raison. On lui a tellement tordu la cervelle à coup de propagande néolibérale, de politiquement correct, de sous-culture mercantile anglo-saxonne, de divertissements toujours plus stupides, d’enseignement de la haine de soi ; sa perception de la réalité a été tellement faussée ; son déracinement est si complet ; sa souffrance sociale est si aigue, qu’il ne s’aperçoit même pas que les droits féodaux sont sur le point d’être rétablis. Bien sûr, pas officiellement. Nul terrier comme autrefois, ce serait trop visible. Mais on retrouvera la persécution fiscale des plus beaux temps de l’Ancien régime, destinée à alimenter une classe oligarchique illégitime et parasite.
Le paysan des temps anciens savaient que des droits féodaux pesaient sur sa tête. Le consommateur du XXIème siècle ignore absolument tout des mécanismes de sa soumission. Pire : il se croit libre. Félicitons nos maîtres pour le tour de force réalisé.
Une nouvelle infraction au code Pénal
A la sortie de la Seconde guerre mondiale, lorsque le temps des règlements de compte vint enfin, fut créé par une ordonnance du 26 décembre 1944, le crime d’indignité nationale. En étaient coupables toute personne qui par son action avait apporté son aide à l’Allemagne ennemie. Ceux qui avaient collaboré à la souffrance de la France furent ainsi punis. L’honnêteté intellectuelle oblige à reconnaitre qu’alors, mais les passions du moment l’expliquent, de nombreux innocents furent condamnés et des coupables passèrent à travers l’émail du filet.
Cette infraction concernant des faits déroulés durant la Seconde guerre mondiale, seuls les collabos de cette période pouvaient craindre d’être condamnés à ce titre. Depuis, mécaniquement, cette belle infraction est tombée en désuétude. Regrettable, car la collaboration, elle, n’a pas cessé. Certes, elle ne se fait plus avec l’Allemagne Nazie et l’on s’en réjouit. Mais la façon dont les élites politiques françaises se comportent avec leur pays depuis l’avènement de Georges Pompidou est strictement symétrique à celle des collabos vichystes, les morts en moins (encore que, pour le moment…) : il s’agit de vendre son pays au plus offrant, au nom de l’idéologie du moment, en l’échange de privilèges de petit-bras. Je te donne les rênes du pouvoir de la France et tu me donnes quelques sous. Minable.
La France est vendue depuis quarante ans. On nous a vendu à l’oligarchie financière. Et la transaction dure toujours : encore, une fois, la France a été offerte sur un plateau d’or à nos maîtres.
Ceux qui ont osé voter pour le bradage et le sabordage de la France, que les médias appellent nos « représentants », ont commis un crime contre le pays, il est temps de le dire. Oui, voter pour ce traité infâme est un crime contre le peuple, un crime appelé à rester impuni si notre système pénal reste inchangé.
C’est pourquoi, afin de venger un peuple méprisé, humilié, exploité et vendu, afin de laver l’honneur d’un pays souillé et déshonoré depuis trop longtemps, afin que justice soit tout simplement faite, nous appelons à la création d’une nouvelle infraction de droit commun, ou plutôt, à la résurrection, à la mise à jour de l’infraction d’indignité nationale. Comme l’indignité nationale originelle, la nouvelle infraction serait rétroactive.
Nous proposons au futur législateur le texte suivant : « Toute personne qui par ses actes ou sa conduite aura sciemment contribué à l’érosion de la souveraineté de la France ou à la dégradation de sa prospérité en confiant des pouvoirs inconsidérés aux forces oligarchiques sera condamnée à la dégradation nationale, à la perte de ses droits civiques, à X années d’emprisonnement et à X euros d’amende ». Evidement ceci n’est qu’un premier jet qui appelle divers affinements.









oui Abauzit, je entièrement d’accord.