Avec le soutien militaire et financier des occidentaux aux rebelles islamistes syriens, les combats s’intensifient. La guerre de désinformation bat aussi son plein entre Damas et les combattants de la Coalition. Selon une ONG inconnue, un grand aéroport militaire de l’armée régulière aurait été capturé par les rebelles. Lumière sur leur chef, qui lui a un visage et un nom.
Le Cheick Ahmad Moaz Al-Khatib a été nommé président de la Coalition nationale syrienne, l’opposition pro-occidentale au gouvernement de Damas. Érigé comme l’autorité morale des rebelles syriens, il n’a jamais étudié les relations internationales et la diplomatie, mais il a une formation d’ingénieur en géophysique et a travaillé six ans pour la al-Furat Petroleum Company (1985-91). Son père, le cheikh Mohammed Abu al-Faraj al-Khatib est prêcheur de la Mosquée des Omeyyades, une fonction prestigieuse. Ahmad Moaz hérite de la fonction avant d’être rapidement interdit de prêche. Il s’est notamment positionné contre la politique de Hafez el-Assad en 1991. Ce dernier avait engagé la Syrie en faveur de l’intervention internationale contre Saddam Hussein.
Le cheick rejetait l’opération « Tempête du Désert » pour motif religieux puisqu’il se revendiquait partisan de Oussama Ben Laden. Cela l’avait conduit à proférer des harangues antisémites et anti-occidentales. Ahmad Moaz Al-Khatib poursuit ensuite une activité d’enseignement religieux et voyages régulièrement en Occident et au Qatar. En 2003-04, il revient en Syrie comme lobbyiste du groupe Shell lors de l’attribution des concessions pétrolières et gazières. Un personnage qui porte la caution théologique des rebelles tout en étant admis par les occidentaux. Une aubaine si les véritables raisons du conflit portent sur des enjeux énergétiques. De tradition soufie, il ferait partie la confrérie des Frères Musulmans, qui a la main mise sur les gouvernements issus du « Printemps de Jasmin ».
