Présenté en compétition officielle pendant Champs-Élysées Film Festival, « Summer of Blood » est un long-métrage réalisé par le complètement déjanté Onur Tukel. Critique.
Le pitch :
Erik Sparrow est un quarantenaire new-yorkais qui dispose d’une existence très agréable mais ô combien monotone. Son travail l’emmerde et sa copine, en quête de la sacro-sainte stabilité, veut l’épouser. Lui prend un malin plaisir à saccager cette petite vie dont beaucoup auraient rêvé. Se cachant derrière l’image du looser éternel, tournant tout en dérision, Erik est en fait un esprit brillant simplement trop libre pour s’insérer dans une société normalisée. Un soir, sa copine le quitte pour un jeune et bel avocat. Errant dans les rues et sur les quais de Manhattan, il croise un homme se vidant de son sang à la suite d’une grave blessure au cou, mais cela ne l’affecte guère. Puis, un autre homme l’interpelle et lui demande s’il souhaite mourir. Comme à son habitude, Erik est incapable de trancher. L’inconnu le mord et, à son réveil, Erik est devenu un vampire. Disposant désormais de pouvoir hors-norme et d’une santé de fer, il profite de cette assurance nouvelle pour conquérir le coeur de femmes rencontrées via un site de rencontre. Se nourrissant exclusivement liquide hémoglobique, il doit, pour survivre, aspirer le sang de plusieurs personnes chaque soir. Seulement, cette nouvelle vie, au début si excitante, le lasse très vite, et rapidement, il ne souhaite qu’une chose : redevenir normal et reconquérir le coeur de celle qu’il aime. La fin est trash, et se finit en triolisme le jour de son mariage, les draps imbibés de sang.
L’avis :
Dans un genre complètement décalé, ce film trash a tout pour, de prime abord, être un navet. Pourtant, grâce à une performance verbale incroyable d’Onur Tukel dans le rôle d’Erik Sparrow, l’ensemble fonctionne : l’absurde et le surréalisme prennent le pas sur la raison et les banalités, et c’est tant mieux ! L’univers plan-plan et trop léché de Woody Allen est salopé par ce réalisateur déjanté qui n’hésite pas à abuser d’effets spéciaux un peu kitsch. Et derrière cette façade de farce se dissimule un fond idéologique beaucoup plus profond : l’existentialisme, le libertinage, la marginalité ou encore la mort sont des « notions » qui traversent en permanence l’esprit du réalisateur et donc, le cours de cette folle histoire. En bref, c’est un film réussi.
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« Summer of Blood », réalisé par Onur Tukel
Casting :
- Onur Tukel
- Jonathan Caouette
- Anna Margaret Hollyman
- Zach Clark
- Dustin Guy Defa