« Vincent, la Vie et la Mort de Vincent Van Gogh », un film du cinéaste australien Paul Cox avec la voix de John Hurt. Sortie le 4 juin 2014.
Ce film inédit (et restauré en HD) a été réalisé en 1987 d’après les lettres de Vincent à son frère Théo, avec lequel il a entretenu une correspondance pendant 18 ans. Paul Cox a reconstruit la vie de ce peintre mort à l’âge de 37 ans, conscient de sa folie à partir des textes et des peintures. Grâce à ces documents, nous entrons dans l’intimité de l’artiste, en découvrant l’homme, ses motivations et sa profonde humanité. C’est un document exceptionnel sur la vie et l’œuvre de ce peintre qui est aussi un grand écrivain. C’est peut être ses lettres qui nous interpellent plus que ses tableaux qui nous sont pour la plupart familiers.
Avec la voix magnifique de John Hurt, c’est un long poème d’une 1h39 que l’on entend accompagné d’images d’une extrême beauté. Il faut se laisser emporter par ces mots, ces tableaux et ces quelques reconstitutions pour mieux comprendre le parcours intérieur de cet homme plein de contradictions. Nous sommes là face à un génie incompris de son vivant (il n’a vendu qu’un tableau) et dont ses œuvres sont les plus recherchées aujourd’hui. Il nous parle de ses hésitations, de ses recherches sur la forme, la couleur, de ses angoisses existentielles. Ses textes sont comme des exutoires aux troubles de son âme et nous touchent au plus profond de nous mêmes. Il y a eu plusieurs films sur la vie de van Gogh. Minnelli, Pialat, Altman, Rubo… cependant, avec le film de Cox nous sommes au plus près de l’artiste. Textes et peintures sont en parfaite adéquation. C’est inédit, lucide, lumineux. C’est sans appel. L’émotion prime ici sur l’intellect.