Tunisie, trois Femen ont été arrêté lors de la première action seins nus dans le monde arabe pour réclamer la libération d’une militante tunisienne, et dénoncer les conditions de vie des femmes dans le pays.
Free Amina, voilà ce que scandaient les Femen devant la foule de journalistes réunie devant le palais de justice. Les 3 jeunes femmes ( 2 françaises, et une allemande ) criaient le nom de la militante qui est dans l’attente de son procès pour port illégal d’un spray lacrymogène.
Des journalistes ce sont fait agressés par des passants, qui leur reprochaient de se faire l’écho de la parole des Femen. Ces dernières attendent d’être traduites en justice a déclaré le porte parole du ministère de la justice.
« C’est la première action que nous menons dans le monde arabe », a dit à l’AFP par téléphone Inna Shevchenko, dirigeante de Femen à Paris. »Ces pays (arabo-musulmans) et ces régimes totalitaires s’en prennent aux femmes. On ne fait pas attention à ce genre de choses (le risque d’emprisonnement) », a-t-elle encore dit, réitérant aussi son soutien à Amina. La jeune féministe s’était faite arrêtée pour avoir peint sur un mur non loin d’un cimetière le mot Femen. Elle pourra être poursuive pour profanation d’un cimetière et risque deux ans de prison.
Amina avait fait scandale en mars en publiant des photos d’elle seins nus à la manière des Femen, recevant notamment des menaces d’islamistes radicaux, selon son témoignage.
Ses proches la présentent comme une dépressive chronique suicidaire et ses parents l’ont longtemps empêchée de sortir de chez elle, arguant de sa sécurité. Amina, qui accusait sa famille de la séquestrer, a fugué fin avril et apparaissait depuis régulièrement en public, sans pour autant se dénuder.
La Tunisie, dirigée depuis la fin 2011 par un gouvernement dominé par les islamistes d’Ennahda, dispose de la législation la plus libérale du monde arabe concernant les droits des femmes mais l’égalité n’y est pas consacrée.
L’opposition et les associations féministes militent pour l’inscription de l’égalité des sexes dans la Constitution en cours d’élaboration et accusent régulièrement Ennahda de remettre en cause les acquis des Tunisiennes.
Ennahda avait fait scandale durant l’été 2012 en proposant que la future loi fondamentale évoque la « complémentarité » des sexes, un projet abandonné depuis.
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