Rencontre avec le groupe Supreme Cuts : le futur de l’électro-pop « Made in Chicago ».
Chicago a toujours baigné dans la musique. D’abord grâce à la scène blues et jazz dans les années 60, puis avec la soul et plus récemment grâce au hip-hop. Une ville dont la richesse de l’histoire musicale plane comme une ombre maternelle sur les créations de Mike Perry et Austin Kjeultes de Supreme Cuts. Le duo vient de sortir son deuxième Ep « Divine Ecstasy », un patchwork regroupant quelques-unes des meilleures voix de la cité du Mid-Ouest comme Channy Leaneagh et Haleek Maul. Rencontre avec deux jeunes producteurs idéalistes et attachants qui ont décidé d’aller jusqu’au bout de leurs envies musicales.
Est-ce que vous pensez que Chicago a influencé d’une façon ou d’une autre votre musique ?
Mike Perry : Chaque élément, chaque aspect de notre musique est influencé par notre ville.
Austin Kjeultes : Absolument, les vibrations du Mid-Ouest sont vraiment très spéciales. Le soir les gens deviennent fous, ils se lâchent complètement sur la musique…et l’alcool. Il n’y a pas de désir de se montrer comme à Los Angeles. Le problème ici, c’est qu’il est compliqué de trouver des boulots de musicien, des salles qui vous payent bien. En général, beaucoup de petits groupe commence ici pour avoir une certaine liberté et trouver leur identité, mais dès qu’ils prennent de l’importance, ils partent pour New York ou L.A. Là-bas, il y a plus de scènes et plus de choses à faire professionnellement… C’est dommage.
Dans quel contexte s’inscrit l ’écriture de l’album « Divine Ecstasy » ?
M.P : J’aime penser nos albums comme des niveaux dans un jeu vidéos. Le premier « Whispers in The Dark » était comme le niveau 0, les premiers pas au-dessous de la ville. « Divine Ecstasy » est au niveau de la terre, plus posé.
A. K : Nous avons eu envie de faire quelque chose de plus propre et travaillé. Quoi qu’en diront les gens, pour nous c’est un album pop. On est des musiciens indés, mais comme tout le monde, on aime le r’n'b, la bonne pop musique. On a juste voulu montrer notre version de la pop musique.
Sur les 15 chansons de l’album, 14 sont des collaborations. Pourquoi ce choix ?
A. K : On voulait faire un album pop et pour cela on avait besoin de voix. Contrairement à « Whispers in the Dark », il n’y a pas de continuité narrative entre les morceaux. Chaque titre est indépendant et fait avec un artiste différent qu’on adore comme Hanny Leaneagh et Haleek Maul.
Quels sont vos rêves en tant que musiciens ?
M. P : Travailler avec Prince !
A. K : Avant, on avait tendance à dire travailler avec Justin Bieber (rire). Le problème c’est qu’il a fait avec son dernier album, ce qu’on aurait aimé lui faire faire …
Quand vous composez, est-ce qu’il vous arrive de penser aux réactions de ceux qui vont vous écouter ?
A.K : La façon dont je vois les choses en musique est similaire à la façon dont je conçois les relations humaines. Quand je rencontre des gens, je n’essaie pas de me lisser pour qu’il m’apprécie absolument. Pour le musique, c’est la même chose, je ne compose pas un son pour qu’il soit aimé par un grand nombre de personne. Je compose un son que je juge honnêtement être bon, après je peux me tromper et les gens peuvent aimer ou pas.
Quel impact aimeriez-vous que votre musique produise sur les personnes qui l’écoutent ?
M. P : J’ai remarqué quelque-chose d’étrange, il y a souvent des couples qui se disputent durant nos concerts. A San Francisco, lors de l’un de nos premiers concerts, je me souviens que j’ai vu trois couples différents s’engueuler alors que j’étais en train de jouer. Je me suis qu’il y avait un problème. J’espère pas que c’est notre musique qui fait cet effet là (rires).
A.K : Oui, je me souviens mais je crois que c’était un concert à New York. J’aimerai bien que notre musique ait un effet physique, qu’elle donne comme des compulsions. J’aime les sons où il suffit de fermer les yeux et de se perde dans la musique. Quelque-chose de relaxant, d’envoutant, comme un effet musicalement similaire à la sensation de prendre un bain.