Les Etats-Unis déploient des bombardiers furtifs en Corée

Arthur Beaufils 28/03/2013 0

La crise Nord-Coréenne a franchi une nouvelle étape. L’armée américaine a envoyé des bombardiers furtifs B-2 en Corée du Sud. Un nouveau coup de semonce pour le régime de Kim Jong-un.

1024px US Navy 030807 F 0000X 001 A U.S. Air Force B 2 Spirit and two B 117A Nighthawks fly in formation Les Etats Unis déploient des bombardiers furtifs en Corée

Deux bombardiers B-2 Spirit partis de la base aérienne Whiteman, au Missouri, ont volé jusqu’en Corée du Sud pour larguer des munitions factices sur des cibles en territoire sud-coréen. Pour le commandement américain, ce vol « démontre la capacité des Etats-Unis à réaliser sans délai et sans restriction des frappes de précision à longue distance ». Une réponse franche à la récente menace nord-coréenne de bombarder le territoire américain ou ses îles de Guam et de Hawaï alors que des B-52 survolaient la péninsule il y a quelques jours.

Chaque année, des exercices conjoints entre l’US Army et les troupes Sud-Coréennes sont organisés, c’est ce que dénonce avec virulence Pyongyang. Depuis le 12 février dernier et le nouvel essai nucléaire Nord-Coréen, les tensions se sont considérablement accrue entre les différentes parties. Le régime nord-coréen dénonce les provocations américaines et sud-coréennes et se dit prêt à y répondre au risque de déclencher « une guerre thermonucléaire » dans le Pacifique. Les Etats-Unis minimisent la capacité opérationnelle de Pyongyang à déclencher une telle guerre et le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel, a réaffirmé « l’engagement inébranlable des Etats-Unis dans la défense de la Corée du Sud ».

Le B-2 : l’arme ultime envié par la Chine

Le bombardier furtif B-2 a été pour la première fois utilisé en Serbie (1999). C’est « un élément important de la capacité de dissuasion des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique » pour les autorités militaires. Récemment, il a effectué des vols en Afghanistan et en Libye (2011). . Avec 11 000 km d’autonomie, le B-2 est une arme redoutable conçue pour des missions spéciales de bombardement stratégique. Réputé indétectable, il vole autour de la vitesse du son et peut emporter jusqu’à 18 tonnes d’armement conventionnel ou nucléaire, dont 16 bombes de 900 kilos guidées par satellite ou des bombes antibunker. Conçu à l’origine pour être déployé dans l’espace aérien soviétique, cet aéronef est le plus coûteux du XXe siècle avec 2,2 milliards de dollars US en 1998. La Chine vient de lancer un programme qui doit concurrencer la flotte d’aéronefs furtifs de l’US Air Force.

Guerre de la rhétorique ?

Pour de nombreux experts, ces menaces récurrentes sont le symbole d’une fuite en avant du régime des Kim. Comme la plupart des Etats dictatoriaux, la peur et la haine de l’étranger permettent d’unir le peuple Nord-Coréen, qui vit en autarcie quasi-complète. Le jeune âge de Kim Jong-un l’oblige à asseoir son autorité sur l’armée, qui est à la base de la structure étatique Nord-Coréens. Pour cela, il ravive les clivages traditionnels, c’est-à-dire les rivalités avec le gouvernement conservateur Sud-Coréen et la présence militaire américaine dans l’archipel.

Pour Cho Han-bum, analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale, les Nord-Coréens « placent toujours plus haut la barre de la rhétorique mais la communauté internationale ne réagit pas comme ils l’espéraient ». Kim espère revenir à la table des négociations sans faire le premier pas et surtout avec ses propres modalités. L’embargo américain pèse énormément sur l’économie Nord-Coréenne.

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