Les Pussy Riot: l’imposture

Raffael Enault 05/09/2012 1

Pendant tout l’été, les Pussy Riots ont occupé le devant de la scène médiatique internationale après que trois de ses membres ont été condamnés à purger une peine de deux ans d’enfermement dans un camp suite à la profanation d’un église. Très rapidement, l’occident s’est saisi de l’affaire en dénonçant une fois encore, un pouvoir russe considéré comme autoritaire, dangereux et surtout, liberticide. S’agit-il d’une grave atteinte à la liberté d’expression dans un pays opprimé ou simplement d’un coup médiatique à visée politique?

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Les Pussy Riot n’existent que depuis un an seulement et pourtant, elles sont déjà connues partout ou presque à travers le monde. Véritables figures de proue du militantisme anti-Poutine, les vidéos de leurs actions symboliques ont d’ores et déjà tourné sur les chaînes télés de l’occident tout entier. Pourtant, beaucoup de personnes autoproclamées « supporters » des Pussy Riot semblent ignorer les véritables raisons de cette fronde anti-gouvernementale logiquement soutenue par grand nombre de médias et de gouvernements implicitement déclarés anti-Poutine.

Mais qui sont-elles vraiment?

A première vue, les Pussy Riots seraient un groupe Punk Rock. Seulement, elles n’ont jamais produit le moindre album ni même organisé un seul concert. Un autre idée reçue serait que les « révoltés de la chatte » soient des artistes. Or, là encore, la réponse est négative: aucun tableau ou graffiti ne figure à leur palmarès artistique…

Alors, à part quelques actions publiques hautes en couleurs à l’encontre du gouvernement, les Pussy Riots n’ont rien fait. Elles n’existent qu’à travers Vladimir Poutine.

Martyres?

 Les Pussy Riot: limpostureL’opinion publique française, profondément laïque, semble trouver cette condamnation excessivement sévère. Mais que se passerait-ils si un lieu de culte (église, mosquée, synagogue,…) venait à être profané de la sorte? Et bien, la réponse est simple: à peu près la même chose qu’en Russie (à savoir une peine de prison ferme de durée « moyenne »).

En Algérie, un homme ivre a profané les murs d’une mosquée. Condamné il y a peu à 1 an de prison ferme, l’homme n’avait pourtant aucun antécédent. Pourquoi donc l’opinion publique internationale ne s’est-elle pas émue de cette décision? La raison est simple. A l’échelle internationale, la Russie n’a rien à voir avec l’Algérie.

Et puis, en France, les condamnations pour des affaires « similaires » sont à peu près identiques à celles prononcées pour les mêmes faits en Russie. Trois jeunes appartenant à la mouvance skinhead ont été condamnés il y a quelques mois à Strasbourg à des peines de 12 à 18 mois de prison ferme pour avoir profané en 2010 trois cimetières juifs et musulmans.

Les plus naïfs penseront directement que ces affaires n’ont rien à voir. Pourtant, l’incitation à la haine est proscrite dans grand nombre de pays sans conditions. Et peu importe qu’elle soit de nature religieuse ou politique, le résultat est le même.

Pendant des années, le pouvoir communiste a interdit à l’église d’exister en Russie. Alors, à la chute de l’URSS, l’Église est restée la seule force spirituelle capable de solidariser le peuple russe. En manque de repère, la place de la religion dans la société a graduellement progressé jusqu’à redevenir une véritable force cohésion puissante et omniprésente.

L’écrivain Israël Adam Shamir a d’ailleurs écrit à ce sujet: »Les Russes ont appliqué les lois contre l’incitation à la haine à ceux qui attaquaient la foi chrétienne, et c’est probablement là l’élément nouveau apporté par la Russie. Les Russes ont prouvé qu’ils se font autant de souci pour le Christ que les Français pour Auschwitz, et c’est cela qui a choqué les Européens, apparemment persuadés que les « lois contre la haine » ne sauraient s’appliquer que pour la protection des juifs, des gays » et des musulmans. En bref, des minorités bruyantes.

Et les Russes alors?

Contrairement à l’occident, une grande partie de la population russe ne soutient pas les Pussy Riots dans leurs actions. Un dirigeant charismatique de l’opposition, le poète Edouard Limonov, a d’ailleurs écrit récemment que l’opposition a commis une erreur en soutenant les PR, parce qu’elle se place en opposition avec le sentiment populaire ; effectivement le fossé entre les masses et l’opposition s’agrandit.

Dès leur sortie, les Pussy Riot, soutenues par un nombre important de célébrités occidentales telles que Madonna ou Elton John, auront certainement un avenir tout tracé: elles deviendront des stars hors de Russie. Au nom du peuple russe qu’elles prétendent représenter? Certainement pas.

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