« Master Of The Universe », un film de Marc Bauer. Sortie le 26 novembre 2014. Le pitch Rainer Voss, était l’un des principaux banquiers d’affaire allemands. A lui seul, il générait plus d’un million d’euros de profit chaque jour. Aujourd’hui, dans une tour désertée du quartier financier de Francfort, il se raconte : sa fulgurante ascension professionnelle dans les années 1980, la libération à outrance, la dérégulation et les « innovations financières » qui ont pu offrir à leur initiateurs la sensation d’être les véritables « maîtres de l’univers » L’avis Avec minutie dans cette tour désertée de Francfort, au milieu d’autres qui se construisent, Rainer Voss détaille la complexification et l’interconnexion croissante entre l’économie et la finance ou comment la banque, comme beaucoup d’entreprises, dévore ses employés. Travailler plusieurs nuits d’affilée, ne pas parler politique, ni questionner sur le bien-fondé des décisions, faire preuve de loyauté indéfectible pour son employeur. Dans un dialogue surprenant, mêlant l’intime à la froide description d’un système, il dévoile les mécanismes psychologiques, sociaux et culturels d’un univers parallèle et ses répercussions colossales sur l’économie mondiale. Marc Bauder à eu bien du mal à trouver un interlocuteur dans ce monde fermé, verrouillé. Ils ont passé des accords précis pour que cette interview se fasse. Ne pas citer de noms des banques, ni des personnes pour qui il a travaillé. Il avait le droit de ne pas répondre aux questions et on le voit dans le film. La mise en scène est très intelligente en jouant sur ce décor « futuriste » de la tour délaissée. On se croit dans un film de science fiction. On a d’ailleurs du mal à admettre que ce que nous raconte ce banquier est ce qui se passe encore aujourd’hui, malgré les différentes crises et les soi-disant régulations des marchés : « nous sommes au bord d’un précipice, la vraie crise n’est pas encore arrivée mais les banques s’y précipitent à pied joint. La France sera la prochaine victime et l’Europe suivra » explique-t-il. Le réalisateur a eu cette remarquable idée de passer de pièce en pièce dans cette espace vitrée désert pour dessiner le portrait psychologique de ce milieu qui aujourd’hui refuse de communiquer. Avec ces images magnifiques, froides, hyper cadrées, sur cette tour, ce discours calme et déterminé de ce banquier, on ressort de ce film cauchemardesque, terrifié, abasourdi. Master of the Universe Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.