« Nebraska » réalisé par Alexander Payne avec Bruce Dern, June Squibb, Will Forte et Stacy Keach. Sortie le 2 avril. Critique.
Voilà un film d’une originalité amusante et tendre, d’une mise en scène précise et fluide, d’un jeu d’acteurs stupéfiants. Et l’argument est très simple : Un vieil homme, persuadé qu’il a gagné le gros lot à un improbable tirage au sort par correspondance, cherche à rejoindre le Nebraska pour y recevoir son gain. Sa famille, inquiète de ce qu’elle perçoit comme le début d’une démence sénile, envisage de le placer en maison de retraite, mais un de ses deux fils se décide finalement à emmener son père en voiture chercher ce chèque auquel personne ne croit. Pendant le voyage, le vieillard se blesse et l’équipée fait une étape forcée dans une petite ville en déclin du Nebraska. C’est là que le père est né. Épaulé par son fils, le vieil homme retrace les souvenirs de son enfance.
Le film a été nommé aux Oscars dans les catégories Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleur Acteur (Bruce Dern), Meilleure Actrice (June Squibb) et Meilleure photographie. La musique aurait pu elle aussi faire partie de la liste tant elle est en parfaite adéquation avec le film. Pour « Nebraska », Alexander Payne n’avait aucune idée de composition musicale, explique-t-il sur le CD. Avec « Sideways » il voulait du jazz, pour « The Descendants » de la musique Hawaïenne ; Pour ce film pas la moindre idée. Richard Ford, le monteur, utilisa de la musique de Tin Hat et le provisoire devint définitif ; C’est une musique country/western avec un petit côté italien. On pourrait s’imaginer Ennio Morricone et le Ry Cooder de « Paris Texas » ensemble. La formation orchestrale est originale ; Mark Orton, le compositeur, mélange des instruments plus bluegrass comme la guitare et l’harmonica avec des instruments comme le piano et la trompette et des percussions qui donnent une impression de deux mondes qui se côtoient. Il y a un thème qui revient souvent comme cette l’obsession du héros pour aller chercher son million. Inutile de dire qu’à la sortie de la projection ce thème reste dans la tête.
Pour le famille Grant interprétée par Bruce Dern (prix d’interprétation à Cannes, June Squibb, Will Forte, Bob Odenkirk, pour la photographie magnifique en noir et blanc de Phedon Papamichael, pour la musique superbe de Mark Orton, pour le scénario original de Bob Nelson, pour la mise en scène fluide d’Alexander Payne qui a su nous enchanter avec « The Descendants » et « Sideways » et pour le plaisir de retrouver Stacy Keach, on doit aller se régaler pendant 115 minutes avec « Nebraska » ( 2 prix, 31 nominations) et d’écouter la bande originale du film éditée par Milan Records.
La bande-annonce: