Le groupe des « 5+1″ qui représente les grandes puissances entend proposer une « nouvelle offre » à la République islamique d’Iran sur l’épineux sujet du nucléaire civil et surtout militaire.
Site nucléaire de Fordo, Iran.
Les « Six », les pays qui siègent au Conseil de Sécurité de l’ONU plus l’Allemagne, vont essayer de relancer les négociations avec la délégation iranienne qui s’est réunie à Almaty (Kazakhstan). « Nous avons préparé une bonne offre actualisée, que nous croyons équilibrée et qui constitue une base juste pour des discussions constructives », a déclaré Michael Mann, le porte-parole de Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’Union européenne. Une proposition qui « devrait permettre de répondre aux inquiétudes internationales sur le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien mais répond en même temps aux idées avancées par Téhéran. », a-t’il ajouté.
Uranium et site d’enrichissement souterrain
Des sources proches du dossier affirment que les « Six » vont proposer une levée de certaines sanctions économiques si l’Iran accepte de faire des concessions. En particulier sur l’enrichissement d’uranium à 20% qui est un combustible indispensable de la centrale de Téhéran. En mai 2012, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait déclaré que cette activité d’enrichissement n’était «pas un pas vers la bombe» atomique. Deux autres dossiers ultra-sensibles qui constituent la base des négociations occidentales : le site d’enrichissement de Fordo et la vente à l’étranger du stock d’uranium enrichi à 20% déjà produit en Iran.
Fordo est un véritable bunker dans les montagnes, ce cœur de l’industrie nucléaire iranienne qui abriterait plus de 2000 centrifugeuses. Les Etats-Unis estiment qu’il serait très difficile à détruire par des frappes aériennes. Depuis 2010, les grandes puissances veulent que Téhéran fasse enrichir son uranium pauvre en France après un passage par la Russie. Un moyen de garder le contrôle sur la République islamique d’Iran et ses ambitions atomiques. L’Iran dispose de ses propres réserves d’uranium et aurait récemment découvert de nouveaux gisements.
Peu d’espoir pour un accord
Le Conseil de sécurité a déjà adopté six résolutions, dont quatre assorties de sanctions. Les Etats-Unis et les pays de l’Union européenne ont adopté d’autres sanctions économiques qui visent en particulier les exportations pétrolières et le secteur bancaire iranien, dans le but de faire céder l’Iran sur son programme nucléaire. La population a été la première victime avec une flambée du coût de la vie.
Téhéran refuse les propositions des « Six » en dépit des tensions accrues avec Israël et les pays occidentaux. Mahmoud Ahmadinejad refuse catégoriquement de céder sur l’enrichissement à 20% et le site de Fordo. Les sources proches du dossier placent peu d’espoir dans une sortie de crise à l’issue de la réunion d’ Almaty. Les récentes sorties des autorités iraniennes à l’encontre des Etats-Unis ne semblent pas montrer un ralentissement économique et technologique du pays, qui n’a donc pas besoin de négociation en faveur d’une perte de souveraineté. « Nous espérons que l’Iran saisira cette opportunité en faisant preuve de flexibilité pour permettre de faire des pas concrets dans les négociations » a tout de même déclaré M. Mann.
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