Et si les CDI disparaissaient en France ? C’est ce qu’a révélé une note de service diffusée parmi les opérateurs de marché en mars 2012. Elle a été émise depuis les bureaux de Chevreux, plus grand courtier européen établis dans les bureaux parisiens du Crédit Agricole.
« C’est regrettable pour François Hollande, mais la libéralisation du marché du travail est le résultat direct d’une appartenance de la France à la zone Euro, aussi ne peut-on avoir l’une sans l’autre », rapporte cette note de service.
Son auteur, Nicolas Doisy, chief economist, a constaté cela bien avant le résultat des élections françaises : « peu importe qui sera élu à la présidence, il devra libéraliser le marché du travail et remettre en cause le CDI, parce que, tout simplement, la pression de ses pairs impose cela » Le financier est d’autant plus sûr de ses propos qu’en Italie, en février dernier, un projet identique a été lancé par le premier ministre italien non-élu, Mario Monti.
La décision tourna au scandale lorsque Monti déclara à la télévision que le contrat à durée indéterminée était « ennuyeux pour les salariés ». La France, à son tour, remettra-t-elle en cause son fameux CDI ?
Prédictions
« Je vais vous dire quel est mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu, et pourtant il gouverne, cet adversaire c’est la finance». Telle était l’introduction d’un discours de François Hollande pendant la campagne. Ces propos s’avèreront mensongers si les analyses de cette note de service s’avéraient rejoindre la réalité. D’ailleurs, son rédacteur ironise presque : « François Hollande va devoir déplaire aux marchés financiers soit à ses électeurs, puisqu’il est certain de ne pas parvenir à réconcilier les deux ».
Neuf mois après l’élection de François Hollande, a-t-on une idée de l’objet de son choix ? Nicolas Doisy avait déjà la réponse à cette question : « où est le programme de François Hollande ? Il n’en a pas et pour cause, c’est un choix tactique. Son programme on le saura une fois l’élection finie et en fait on le connait déjà, il sera imposé par l’appartenance à la zone euro. ».
Une analyse économique anticipatrice : neuf mois plus tard, force est de constater que François Hollande a fait ratifier le Pacte budgétaire européen, (TSCG) qui oblige tous les états à mettre tout ce qui est en leur pouvoir pour diminuer le déficit et résorber la dette publique.
Suivi quelque mois après par le Mécanisme européen de stabilité (MES), gigantesque organisation intergouvernementale disposant de 700 milliards d’euro pour renflouer en cas d’urgence les états-surendettés et leur permettre de mettre en place le sauvetage des banques privées. Le dispositif a engagé la France à hauteur de 124 milliards d’euros soit 20% du fonds total.
La conclusion de Nicolas Doisy est donc sans appel : « Il sait qu’il sera pris à un moment entre la pression de ses électeurs et la pression des marchés». Il n’aura fallu que deux malheureux mois pour que François Hollande dévoile son programme et choisisse sans grande surprise, la pression des marchés financiers.
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