Scène de guerre dimanche matin à Rio de Janeiro. Plus de 1300 policiers soutenus par 200 militaires avec blindés et hélicoptères ont investi la ville hier à l’aube les favelas de Caju et de Barreira do Vasco ont été reprises aux narco trafiquants. « L’opération a été un succès (…) Pas un coup de feu n’a été tiré », s’est félicité le colonel Frederico Caldas de la police militaire, interrogé par la télévision Globo. Les forces spéciales de la police militaire, le Bope, ont investi la favela « en moins de 25 minutes » selon les autorités et sans rencontrer la moindre résistance. Des drapeaux du Brésil et du gouvernement de l’Etat de Rio ont été symboliquement hissés sur les favelas investies. Plus de 300 personnes ont été arrêtées ces derniers jours dans ces deux favelas.
Première bataille des Jeux
Ces favelas qui hébergent 20 000 personnes sont un point stratégique puisqu’elles sont la porte d’entrée de la Mare, une des plus dangereuse du pays. L’opération de dimanche a été facilitée par la fuite des délinquants et de leurs armes vers le nord, vers la Mare.
La dangereuse favela de Mare est contrôlée par des gangs criminels comme le Comando Vermelho (CV) et Terceiro Comando, ainsi que par une milice para-policière. La Mare est en réalité une agglomération de 15 favelas qui comptent 75’000 habitants. Elle est longée à gauche et à droite par les deux principales autoroutes qui entrent et sortent de la ville, conduisant notamment à l’aéroport international de Rio de Janeiro-Galeao.
Unités de la police pacificatrice
Depuis 2008, l’Etat de Rio a pris des mesures pour « pacifier » les centaines de quartiers pauvres aux mains de trafiquants ou de milices. Ces opérations ont commencé après l’attribution des jeux Olympiques de 2016 et de la Coupe du Monde de 2014.
Pour ne pas laisser les narco reprendre le contrôle des favelas investies, des Unités de la police pacificatrice (UPP) sont mises en place. Jusqu’à présent, 30 UPP ont été installées, pour un total de 8.000 hommes. Selon les autorités, ils veillent sur un million de personnes, soit la moitié des cariocas vivant dans des favelas, pour une population totale d’environ six millions d’habitants. D’ici à 2014, les autorités espèrent mettre en place un total de 40 UPP. Ces corps sont constitués de jeunes policiers formés pour répondre aux besoins spécifiques des communautés paupérisées.
Au premier semestre 2012, le taux d’homicides était de 10,9 pour 100’000 habitants dans l’Etat de Rio contre une moyenne nationale de 26 pour 100’000 habitants. En 2009, ce taux avait atteint 36,2 pour 100.000 habitants à Rio. Des chiffres « encourageant » pour les autorités.
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