Un film de Saul Dibb avec Michelle Williams, Kristin Scott Thomas, Thomas Matthias Schoenaerts et Lambert Wilson. Sortie le 18 mars 2015. Le pitch Été 1940. France. Dans l’attente de nouvelles de son mari prisonnier de guerre, Lucile Angellier mène une existence soumise sous l’œil inquisiteur de sa belle-mère. L’arrivée de l’armée allemande dans leur village contraint les deux femmes à loger chez elles le lieutenant Bruno von Falk. Lucile tente de l’éviter mais ne peut bientôt plus ignorer l’attirance qu’elle éprouve pour l’officier… L’avis Adapté du magnifique livre appelé « Suite française » d’Irène Némirovsky, le film est l’adaptation de la deuxième partie : « Dolce ». Il devait y en avoir cinq. Mais les événements ont fait qu’elle n’a pu écrire les trois autres. D’origine juive ukrainienne, Irène Némirovsky est morte en déportation en 1942. Le cahier dans lequel elle avait écrit cette œuvre a été préservé par ses filles, qu’elles lisent qu’en 1998 ! Les deux romans – « Tempête en Juin » qui raconte la débâcle de 40 et « Dolce » l’occupation « paisible » allemande dans la petite ville de Bussy - sont publiés ensemble aux éditions Denoël sous le titre de « Suite française ». Il a reçu le prix Renaudot en 2004. Ce livre est un pur chef-d’œuvre qu’il faut absolument lire pour comprendre le comportement des Français à cette époque. C’est vu de l’intérieur et avec une belle écriture. Irène Némirovsky était déjà bien connue dans le monde de la littérature et ses autres romans sont passionnants. Alors cette adaptation ? Il est toujours difficile de voir un film lorsque vous avez dévoré le livre ; mais ici le problème de l’adaptation est plus complexe qu’il n’y paraît. Comment traiter cette histoire d’amour interdit et de restituer le non dit. Le résultat est qu’il n’est qu’une simple mise en image de l’histoire et le choix de la fin, différente du roman, est totalement invraisemblable. La similitude de « Dolce » avec la nouvelle de Vercors « le Silence de la Mer » et du superbe film qu’en avait tiré Jean-Pierre Melville en 1947 est incroyable ; il est impossible que ni Vercors ni Melville aient pu connaître le roman de Némirovsky. Rien ici n’est comparable en terme d’adaptation et de réalisation entre ces deux films. Celui de Melville a eu une importance essentielle dans le mouvement de la Nouvelle Vague. Mais, mais, on se laisse emporter par « Suite Française » grâce à l’étonnante prestation des acteurs. Le casting est d’une justesse stupéfiante. Kristin Scott Thomas dans le rôle de la mère est méconnaissable. Elle est antipathique et bouleversante à souhait. Face à cette belle mère autoritaire, la jeune belle bru, Lucile, est interprétée tout en subtilité par Michelle Williams ; elle attend le retour de son mari prisonnier en Allemagne, mais son cœur s’affole pour Bruno, installé dans la magnifique maison bourgeoise où vivent ces deux femmes. On avait remarquée cette actrice dans une interprétation émouvante et sophistiquée de Marylin Monroe dans le film sympathique « My Week With Marylin ». Bruno ce jeune officier allemand, homme de culture et musicien, est interprété par Thomas Matthias Schoenaerts. Il sera dit que cet acteur belge, à la déjà longue carrière, est capable de tout jouer avec finesse et talent. Lambert Wilson en aristo collabo lui aussi est parfait. Il a très peu de scènes mais il est excellent. Saul Dibb avait réalisé un beau film académique en 2008 « The Duchess » aujourd’hui en 2015 il nous offre un film platement réalisé, sauvé par des acteurs d’exception. Partager :Tweet Laisser un commentaire Annuler la réponse Votre adresse e-mail ne sera pas publié.CommentaireNom* Email* Site Web Oui, ajoutez moi à votre liste de diffusion. Prévenez-moi de tous les nouveaux commentaires par e-mail. Prévenez-moi de tous les nouveaux articles par email.